La sécurité des paiements est une préoccupation croissante, particulièrement face à l’augmentation des piratages de données. Les vols de millions d’IBAN à Free ou d’autres commerçants relance une question importante : faut-il privilégier les prélèvements automatiques ou les paiements par carte bancaire pour régler ses abonnements ? Voici une analyse détaillée des risques et des avantages liés à ces 2 modes de paiement.
les failles du prélèvement automatique : exemple avec Free
L’ampleur de l’affaire Free est frappante : sur les 19 millions de données personnelles volées, 5,1 millions contenaient des IBAN. Ces informations bancaires, souvent stockées sans cryptage par les créanciers, sont désormais à la portée d’escrocs capables d’initier des prélèvements frauduleux. Bien que l’IBAN ne soit pas directement considéré comme une donnée sensible, son utilisation par des individus malveillants est facilitée par son accès non protégé.
Cependant, établir un prélèvement frauduleux n’est pas une tâche aisée. Un escroc doit obtenir un numéro ICS (Identifiant créancier SEPA) auprès d’une banque et le rattacher à une entité légale. Ce processus constitue un obstacle non négligeable, mais pas insurmontable.
paiements par carte : une exposition accrue à la fraude
Malgré les risques liés au prélèvement, les paiements par carte bancaire sont bien plus exposés. Selon l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP) de la Banque de France, le taux de fraude associé aux paiements par carte est 160 fois supérieur à celui des prélèvements automatiques. Avec les données d’une carte bancaire, un escroc peut réaliser des transactions presque instantanément, ce qui en fait une cible privilégiée des cybercriminels.
annulation et remboursement : un avantage pour le prélèvement
En cas de prélèvement frauduleux, la procédure pour récupérer les sommes indûment débitées est simple et gratuite. Les usagers peuvent rejeter le prélèvement ou révoquer le créancier via leur banque, parfois directement depuis leur espace en ligne. À l’inverse, en cas de fraude sur une carte bancaire, il est nécessaire de faire opposition, ce qui entraîne des frais moyens de 13,33 € en France, ainsi que l’émission d’une nouvelle carte.
Les banques sont également tenues de rembourser rapidement les prélèvements frauduleux, tandis que les remboursements pour les paiements par carte peuvent subir des délais en cas de soupçon de négligence de la part du titulaire. Voir Refus de remboursement par une banque: que faire ?
quel choix pour limiter les risques ?
Si la carte bancaire offre une grande flexibilité pour les paiements, elle reste plus vulnérable face à la fraude. Le prélèvement automatique, bien qu’imparfait, apparaît comme l’option la plus sûre, particulièrement pour les abonnements récurrents. Pour renforcer la sécurité, il est conseillé de surveiller régulièrement ses comptes, d’utiliser des outils comme les alertes SMS pour détecter les mouvements inhabituels, et de limiter la divulgation de ses informations bancaires.
Cette analyse met en lumière les enjeux liés à la sécurité des paiements et incite chacun à choisir le mode de règlement le plus adapté à ses besoins tout en prenant des précautions pour se prémunir contre les fraudes.
Attention également au fait, que comme l’a montré l’affaire SFAM, les banques vérifient rarement l’authenticité d’un mandat de prélèvement SEPA et que si une société en a un, elle peut , en pratique et en toute illégalité, le passer à une autre, sans que la banque le vérifie (et la banque a tort)..