Categories: Epargne

Comment bien gérer son épargne à 30 ans

Arrivé à la trentaine, il est important de structurer son épargne pour se constituer un patrimoine financier solide, voire immobilier si évidemment on travaille déjà. À cet âge, le temps joue en faveur des investisseurs, permettant d’accepter une part de risque pour espérer des rendements intéressants sur le long terme. Mais encore faut-il savoir par où commencer et comment s’y prendre.

(Voir aussi Comment devenir rentier ? )

Voici 6 questions à se poser pour éviter les erreurs et optimiser son épargne à cet âge.

1. Quelle part de son budget consacrer à l’épargne ?

La règle d’or est simple : épargner avant de dépenser, et non l’inverse. Trop de jeunes actifs attendent de voir ce qu’il reste sur leur compte en fin de mois avant de mettre de côté, avec le résultat évident… qu’il ne reste souvent rien.

Les experts recommandent d’allouer entre 15 et 20 % de ses revenus à l’épargne, en fonction de ses charges et de sa situation financière. Pour une répartition plus détaillée :

  • 50 % des revenus doivent couvrir les besoins essentiels (loyer, nourriture, assurances, abonnements).
  • 30 % peuvent être consacrés aux loisirs et dépenses personnelles.
  • 20 % doivent être dirigés vers l’épargne et l’investissement.

Bien entendu, ces proportions peuvent être adaptées selon les situations, mais elles fournissent un cadre efficace pour assurer une épargne régulière sans se priver excessivement.

2. Quelle répartition idéale pour ses placements financiers ?

L’un des premiers réflexes financiers à adopter est la constitution d’une épargne de précaution équivalente à 3 à 6 mois de revenus. Cet argent doit être immédiatement disponible en cas d’urgence (réparation de voiture, remplacement d’un appareil électroménager, dépenses médicales imprévues). Il est recommandé de le placer dans des supports liquides et sécurisés :

Cette épargne de précaution doit être maintenue en permanence, quitte à la reconstituer en cas de dépense importante.

Une fois ce socle sécurisé, il est temps de se tourner vers des placements à plus long terme :

  • Assurance-vie en gestion pilotée pour bénéficier des avantages fiscaux après huit ans.
  • Plan d’épargne en actions (PEA) pour investir en bourse avec une fiscalité allégée après cinq ans.
  • Épargne salariale (PEE, PER) si disponible via l’employeur, souvent assortie d’abondements attractifs.

L’idéal est d’y consacrer environ 60 % de son épargne disponible, en veillant à diversifier entre placements sécurisés et investissements plus dynamiques.

3. Faut-il acheter sa résidence principale à 30 ans ?

Devenir propriétaire est souvent perçu comme un passage obligé, mais la réalité est plus nuancée. Acheter son premier logement à crédit peut être une excellente opération patrimoniale, à condition de respecter certains critères :

  • Disposer d’un apport personnel suffisant (au moins 10 % du prix d’achat, voire plus dans certaines banques).
  • Être certain de rester au moins 10 ans dans le logement pour amortir les frais d’acquisition (notaire, garantie, frais de dossier).
  • Ne pas mettre en péril sa capacité d’emprunt future si l’on prévoit un investissement plus stratégique par la suite.

Dans des villes comme Paris où les prix sont excessifs, rester locataire tout en développant une épargne et des investissements peut être une meilleure stratégie. –> Voir nos calculs précis sur Acheter ou louer un logement ?

Pour ceux qui ne peuvent pas acheter leur résidence principale mais souhaitent tout de même investir, l’investissement locatif peut être une alternative. Il permet d’utiliser l’effet de levier du crédit pour acheter un bien dont les mensualités seront en partie couvertes par les loyers perçus. Attention toutefois à anticiper les risques de vacance locative et d’impayés, qui peuvent mettre en difficulté un investisseur mal préparé.

4. Où placer 50 000 euros ?

Si l’on dispose d’un capital de 50 000 euros à investir, plusieurs stratégies peuvent être envisagées en fonction des objectifs :

  • Projet immobilier à court terme : privilégier des placements sécurisés et liquides comme le fonds euros d’une assurance-vie ou un compte à terme.
  • Investissement à long terme : une répartition mixte peut être envisagée :
    • 10 000 euros dans un PEA pour bénéficier des rendements des actions sur la durée.
    • 36 000 euros dans une assurance-vie en gestion pilotée, permettant une allocation optimisée.
    • 4 000 euros dans un PER (Plan d’Épargne Retraite) pour réduire sa fiscalité tout en préparant l’avenir.

L’important est de bien calibrer ses placements en fonction de son profil de risque et de ses besoins futurs.

5. Comment optimiser sa fiscalité à 30 ans ?

La tranche marginale d’imposition (TMI) joue un rôle clé dans le choix des dispositifs de défiscalisation. Si l’on est imposé à 30 % ou plus, il devient pertinent d’explorer des stratégies pour réduire l’impact de l’impôt :

  • Investir dans un PER (Plan d’Épargne Retraite) permet de déduire les versements de son revenu imposable MAIS on paie les avantages en sortie: l’assurance-vie est plus intéressante –> PER ou Assurance-vie ?
  • Le Girardin industriel peut être une solution, mais son niveau de risque et sa complexité en font un dispositif réservé aux investisseurs avertis.
  • Le dispositif Pinel pour l’investissement locatif, à condition de choisir un bien avec un bon potentiel de valorisation.

En revanche, si l’on est imposé à seulement 11 %, l’intérêt de la défiscalisation est plus limité, et il vaut mieux privilégier des investissements à forte rentabilité brute.

6. Est-il trop tôt pour souscrire un PER à 30 ans ?

Les avis sont partagés. Certains conseillers recommandent de privilégier une épargne plus liquide et accessible avant d’enfermer son argent dans un plan de retraite. Toutefois, un versement progressif dans un PER peut être une bonne option pour commencer à se constituer un complément de retraite avec un effet boule de neige sur plusieurs décennies.

L’intérêt du PER réside surtout dans son avantage fiscal immédiat, mais il faut être conscient que les fonds y sont bloqués jusqu’à la retraite, sauf en cas de situations exceptionnelles (achat de résidence principale, invalidité…) et qu’on rembourse les avantages fiscaux en sortie, contrairement à l’assurance-vie !

L’important est d’adopter une stratégie progressive et diversifiée : sécuriser un matelas de précaution, optimiser les placements à long terme, et ne pas négliger l’aspect fiscal. Acheter un bien immobilier ou investir en bourse ne doit pas être une décision précipitée, mais le fruit d’une planification réfléchie. Et surtout plus on commence tôt, plus on met toutes les chances de son côté pour atteindre l’indépendance financière.

Partager

Voir +

Ouvrir un compte bancaire en ligne : démarches et conditions

Ouvrir un compte bancaire en ligne est devenu une formalité courante, mais les banques –…

Qu’est-ce qu’un rachat de soulte et comment ça fonctionne vraiment ?

Lors d’un divorce, d’une séparation ou d’un héritage, la question de la propriété d’un bien…

Arnaque par spoofing : la Cour de cassation protège aussi les entreprises face aux banques

Le spoofing bancaire fait de plus en plus de victimes en France. Derrière ce terme…