Comme on le sait tous depuis la fin du gouvernement Attal, la situation budgétaire de la France n’est pas bonne. Le déficit est à + de 6% du PIB (On oublie cependant souvent de dire que le déficit Américain est de 6%) et la dette a explosé depuis l’élection d’E Macron en 2017.
Le nouveau gouvernement de Michel Barnier a donc proposé des économies et de nouveaux impôts et le tout, dans une grande messe d’hypocrisie, a déclenché des protestations tandis que le 1er Ministre demandait alors quelles étaient les solutions des gens qui critiquaient.
Parmi les idées qui ressortent, on parle de + en + d’une taxe sur les chiens (et peut-être sur d’autres animaux domestiques) comme celle qui existe ailleurs en Europe et notamment en Allemagne (Pays qui ne se porte pas mieux que nous d’ailleurs mais qu’on regarde souvent comme si c’était LE modèle) et rapporte entre 500 millions d’euros et 1 milliard par an.
En Allemagne, la taxe imposée aux propriétaires de chiens est une source non négligeable de revenus pour les municipalités. Il s’agit d’une mesure fiscale pragmatique qui, bien que peu commune, semble particulièrement efficace dans le contexte allemand.
Le montant de cet impôt varie considérablement en fonction de la ville et de la race du chien. À Berlin, le coût est de 120 euros par an pour un premier chien, et grimpe à 180 euros pour chaque chien supplémentaire. Hambourg, quant à elle, présente un tarif moins élevé à hauteur de 90 euros pour un chien ordinaire. Toutefois, si l’animal fait partie de la catégorie des « chiens dangereux« , la facture grimpe à 600 euros. Ces tarifs diffèrent d’une municipalité à l’autre, chaque ville adaptant ses taux en fonction de ses propres objectifs financiers et des besoins locaux.
L’obligation pour les propriétaires de chiens d’enregistrer leur animal auprès de la municipalité est une condition sine qua non pour éviter de lourdes sanctions. Les contrevenants risquent des amendes qui peuvent dépasser plusieurs milliers d’euros par chien non enregistré. L’Allemagne prend cette mesure très au sérieux et utilise l’obligation d’enregistrement comme levier pour maximiser les recettes fiscales. Cela permet aussi un meilleur contrôle de la population canine, évitant ainsi les débordements souvent observés lorsque ces obligations ne sont pas respectées.
Des exceptions sont toutefois prévues par la loi. Les chiens de thérapie, de garde, de chasse, ainsi que ceux d’assistance et ceux élevés à des fins commerciales, peuvent être exonérés de la taxe. Ces exonérations visent à encourager l’utilisation des chiens dans des contextes utiles à la société et à ne pas pénaliser les propriétaires dont les animaux remplissent une fonction sociale ou économique.
Il est intéressant de constater que cette mesure a également été adoptée ailleurs en Europe. Par exemple, la ville de Girona, en Espagne, a instauré une taxe sur les chiens et les chats, prélevant 10 euros par an pour chaque chat et 35,12 euros pour chaque chien. Contrairement à l’Allemagne, l’objectif de cette taxe est d’améliorer le bien-être animal. Les recettes permettent de financer l’extension des infrastructures pour animaux, notamment les horaires d’accueil des refuges et l’entretien des parcs canins.
Certes, une taxe sur les chiens n’est pas forcément une mesure populaire, mais elle pourrait se révéler efficace pour récolter des fonds tout en offrant un moyen de contrôler la population canine. Pour que cela soit acceptable, il serait nécessaire de prévoir des exonérations similaires à celles observées en Allemagne, afin d’éviter de pénaliser les chiens d’assistance, de garde ou de thérapie. Et par ailleurs, l’idée de + taxer les chiens dangereux permettrait de réduire efficacement la population de molosses qui est à l’origine de pas mal de problèmes et aide à l’augmentation de la criminalité dans pas mal de quartiers.
Enfin, et on a trop souvent tendance à l’oublier, l’énorme population d’animaux domestiques est très dommageable pour le bilan carbone (Voir par exemple https://www.slate.fr/story/247988/empreinte-carbone-animaux-compagnie-environnement-viande-nourriture ).
En fin de compte, il s’agit de trouver un équilibre entre la recherche de nouvelles recettes fiscales et la volonté de ne pas alourdir la pression financière sur les citoyens. La transparence sur l’utilisation des fonds collectés et la définition d’objectifs précis, comme le bien-être animal, pourraient permettre de faire accepter cette mesure, si elle devait être mise en place en France.