S’opposer à Hoist Finance : procédures, délais et conseils pour contester une société de recouvrement en France

Recevoir un courrier ou un appel de Hoist Finance ou une autre société de recouvrement, être même harcelé(e) n’a rien d’exceptionnel en France depuis le développement massif du marché du rachat de créances. Nombreux sont les particuliers qui se retrouvent confrontés à cette société ou à des intermédiaires similaires après avoir laissé une dette impayée, parfois ancienne. Pourtant, il est tout à fait possible de contester les démarches de recouvrement engagées par Hoist Finance et ses semblables. L’important est de bien comprendre les rouages, les délais, les coûts et vos droits pour ne pas céder à la panique face à leurs méthodes parfois intrusives de véritables voyous.

Comprendre la stratégie de Hoist Finance et l’achat de créances

Hoist Finance fait partie de ces sociétés spécialisées dans le rachat de dettes. Les banques, les organismes de crédits et certains fournisseurs cèdent leurs créances impayées à des sociétés telles que Hoist Finance, souvent pour un montant bien inférieur à la somme initialement due (10 ou 15% de la valeur de la dette). Hoist rachète ces créances, puis contacte le débiteur pour récupérer le montant total, majoré parfois d’intérêts ou de frais. Cette démarche, légale, s’appuie sur le principe de la cession de créance, inscrite dans le Code civil. Mais, pour obtenir un paiement, Hoist Finance doit pouvoir prouver l’existence de la dette, la légalité de sa cession, et détenir un titre exécutoire si elle entend recourir à des mesures forcées.

Étapes clés pour s’opposer à Hoist Finance et contester une créance

Première étape incontournable : exiger une preuve de la créance auprès de Hoist Finance. La société doit être en mesure de fournir l’acte de cession, le détail de la dette initiale, ainsi que toutes les notifications officielles liées au dossier. Beaucoup de particuliers paient dès le premier courrier sans vérifier la légitimité de la demande. C’est là une erreur classique. En l’absence de justificatifs, aucune paiement n’est exigible.

Si vous recevez une assignation ou une injonction de payer, le réflexe doit être d’agir rapidement. La législation offre la possibilité de faire opposition à une injonction de payer dans un délai de 30 jours, sans avoir à motiver votre contestation dès cette étape. Cette opposition s’effectue en renvoyant le formulaire fourni avec l’injonction au tribunal ou via un courrier recommandé. Ce simple geste suspend dès lors toute mesure d’exécution pendant l’instruction de votre dossier.

Dans le cas particulier d’une saisie sur compte bancaire déclenchée par Hoist ou un huissier mandaté, il subsiste un mois pour saisir le juge de l’exécution du tribunal judiciaire compétent. Même si la pression est forte, il est essentiel de prendre le temps de consulter un avocat ou une association de défense des consommateurs pour examiner la validité du dossier. Si la créance s’avère mal documentée, si la dette est prescrite, contestée, ou que la procédure comporte des irrégularités, le juge peut parfaitement annuler ou suspendre la saisie.

Délais légaux et prescription : le sablier n’est pas éternel

L’opposabilité et la faisabilité d’une action de Hoist Finance reposent aussi fortement sur le principe de prescription. Pour la plupart des crédits à la consommation, la prescription est acquise après 2 ans, mais ce délai peut monter à 5 ou 10 ans dans d’autres cas. Hoist ne pourra pas engager d’action en justice, ni obtenir de titre exécutoire, si son action est trop tardive. Ce point est déterminant et mérite d’être vérifié pour chaque dossier. Voir aussi « forclusion« . De nombreux particuliers ont gagné en justice contre Hoist Finance avec ce point précis.

Obligations et responsabilités de Hoist Finance face à la réglementation française

Face à un débiteur, Hoist Finance et les sociétés du même type ont l’obligation de respecter les textes protégeant les particuliers contre les abus du recouvrement. Les méthodes intimidantes ou la pression excessive sont sanctionnées. De plus, toute démarche judiciaire réclame la production d’un titre exécutoire valide. En cas de doute, le particulier peut demander communication de toutes les pièces à charge et exiger la notification des actes. Tout refus ou manquement de la part de Hoist peut constituer un motif de contestation.

Coûts induits : attention aux frais cachés

L’un des points les plus contestés concerne les coûts additionnels facturés par Hoist Finance : frais de dossier, intérêts de retard ou frais d’huissier. La plupart de ces frais ne sont dus QUE si un jugement a été rendu et si le juge l’a expressément ordonné. Autrement, seuls la somme principale et les intérêts contractuels sont éventuellement exigibles. Des frais excessifs ou non prévus peuvent être refusés, voire condamnés par les tribunaux. Soyez vigilant et exigez toujours un décompte précis avant tout paiement.

Comptez bien ce qui vous est réclamé car il se peut fort que le coût réel du crédit dépasse le coût maximum possible (le taux d’usure) et dans ce cas, le crédit n’est pas légal –> Comment ne pas rembourser un crédit ?

L’arme fatale du RGPD

Quand une banque revend une créance à un tiers – le plus souvent un fonds de recouvrement ou une société de titrisation ou un Hoist Finance, l’opération implique souvent la transmission intégrale du dossier du débiteur : identité, coordonnées, historique de paiement, montants dus, et parfois même des pièces justificatives d’ordre personnel.

Toutes ces informations constituent des données à caractère personnel, strictement protégées par le RGPD. Or, leur transfert à un tiers n’est autorisé que s’il repose sur une base juridique valable. C’est précisément là que le bât blesse : le consentement de l’emprunteur n’est jamais recueilli dans ce type d’opération, et la finalité initiale du contrat de prêt – le financement – ne prévoit pas explicitement la revente de la dette à un organisme extérieur.

En pratique, la banque se retrouve dans une impasse juridique : céder la créance expose à une violation du RGPD ; la conserver revient à supporter des dettes irrécouvrables dans ses comptes.

C’est pourquoi un débiteur informé dispose aujourd’hui d’un moyen de défense redoutable contre certains rapaces spécialisés comme Hoist Finance ou d’autres sociétés de recouvrement qui rachètent en masse des créances bancaires. En contestant la légalité du transfert des données personnelles, un emprunteur peut obtenir la nullité de la cession ou faire déclarer la demande de paiement irrecevable.

Concrètement, quand vous êtes harcelé(e) par Hoist Finance ou autre, demandez au responsable DPO (France_DPO@hoistfinance.com ) les données vous concernant et contestez, auprès de la CNIL en déposant plainte sur leur site (gratuit et rapide), la transmission des données par l’entité qui les a transmises à Hoist FInance, l’utilité des données (dans la plupart des cas, Hoist Finance ne mentionne pas et n’a pas reçu toutes les données personnes via lesquelles elle vous harcèle -donc elle a cherché et a un fichier autre- ). Voir Le RGPD contre les banques : la revanche des clients

Procédure amiable ou judiciaire : choisir la meilleure riposte

Avant toute assignation, Hoist Finance initie en général une procédure amiable, par courrier ou téléphone. À cette étape, il n’existe aucun risque réel tant que vous ne reconnaissez pas la dette par écrit. Si la procédure glisse vers le judiciaire, le recours à un avocat est fortement recommandé, ne serait-ce que pour vérifier la régularité formelle des actes (ainsi que le taux réel du crédit et une éventuelle forclusion). La justice française a récemment retoqué ou débouté bon nombre de sociétés de recouvrement, estimant les créances trop anciennes, incomplètes ou mal cédées.

Exemple concret : une saisie illégitime stoppée

Prenons l’exemple d’un particulier contacté par Hoist Finance pour une vieille dette de crédit à la consommation datant de plus de dix ans. Après avoir reçu une saisie sur compte bancaire, il saisit le juge de l’exécution, conteste la dette pour prescription et absence de preuve de la cession. Verdict : le juge ordonne la mainlevée de la saisie et condamne la société à rembourser les frais, faute de preuve suffisante et de respect de la procédure.

Conclusion : ne jamais céder sans examiner ses droits

S’opposer à Hoist Finance, ce n’est pas ignorer, ni fuir ses responsabilités. C’est affirmer ses droits : demandez systématiquement la preuve de la dette, vérifiez les délais, ne payez rien sans décision judiciaire et n’hésitez pas à consulter un professionnel.

Trop de particuliers cèdent sous la pression, alors que la majorité des dossiers contestables ou prescrits jouent en faveur du débiteur. Gardez la tête froide, informez-vous, et réagissez sans perdre de temps, car en matière de recouvrement chaque délai compte. En France, la loi protège les consommateurs face aux abus des sociétés de recouvrement comme Hoist Finance.

Et surtout, n’hésitez pas à en parler dans les commentaires ci-dessous pour témoigner ou nous demander un conseil que nous donnerons gratuitement et avec plaisir.

N’oubliez pas qu’Hoist Finance, dont le siège n’est pas en France pour + de tranquillité, et toutes les sociétés du même genre, se nourrissent de la misère humaine, avec des méthodes de voyous comme l’a montré Cash Investigation:

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