Le service militaire a été une période emblématique de la jeunesse de nombreux Français avant que le gouvernement ne mette fin à la conscription en 1997. Beaucoup se demandent encore aujourd’hui comment ces mois sous les drapeaux se traduisent en matière de retraite. C’est simple : certes reconnus, ces trimestres de service militaire n’offrent guère plus qu’un semblant de reconnaissance.
Le service militaire : un passeport pour la retraite ? Pas si vite…
Selon l’article L161-19 du Code de la sécurité sociale, chaque période de service national est convertie en trimestres de retraite, jusqu’à un plafond de quatre trimestres par année. Mais ne vous y trompez pas : il s’agit de trimestres “assimilés”, c’est-à-dire sans versement de cotisations. Autrement dit, ils gonflent le compteur sans alourdir la tirelire. Pour que ces trimestres jouent en votre faveur lors de la liquidation de votre pension, vous devez impérativement avoir cotisé à d’autres moments de votre carrière. Les volontaires et objecteurs de conscience sont également concernés, à condition d’avoir servi au-delà de leurs obligations.
Régimes spéciaux et complémentaires : un dédale administratif aussi pour la prise en compte du service militaire.
Si vous avez cotisé sous différents régimes, la prise en compte de votre service militaire se fera là où vous avez le plus cotisé. Mais attention, les règles varient d’un régime à l’autre, et les régimes complémentaires sont souvent moins généreux. Par exemple, chez Agirc-Arrco, les non-cadres ayant servi plus de 12 mois peuvent espérer quelques points supplémentaires si leur service a interrompu un emploi ou une période indemnisée de maladie ou de chômage. Chez Ircantec, certains peuvent prétendre à des points gratuits, mais sous conditions assez restrictives.
Comment s’assurer que vos trimestres de service militaire sont bien comptés ?
Ne comptez pas sur l’administration militaire pour faire tout le travail. Il est crucial de vérifier que ces périodes sont inscrites sur votre relevé de carrière. En cas d’omission, un petit périple administratif vous attend : il faudra réclamer une attestation des services accomplis ou un état signalétique des services via des modèles de lettres disponibles sur service-public.fr.
Les outils pour naviguer dans le marasme de la retraite
Pour y voir plus clair, 3 outils sont à votre disposition.
Le relevé individuel de situation (RIS) vous informe tous les cinq ans dès l’âge de 35 ans sur vos trimestres et points accumulés.
L’entretien individuel de retraite (EIR), disponible à partir de 45 ans, permet un diagnostic personnalisé de votre situation.
Enfin, l’estimation indicative globale (EIG) offre une projection de vos futures pensions dès 55 ans.
En résumé, les années en uniforme comptent, mais ne vous attendez pas à ce qu’elles pavent votre chemin vers une retraite dorée. Ironie du sort, ces trimestres validés mais non cotisés symbolisent plus un hommage à votre service qu’une véritable aide financière.