Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est aujourd’hui une solution prisée pour préparer sereinement sa retraite tout en bénéficiant d’avantages fiscaux intéressants. Mais comment fonctionne réellement la fiscalité du PER ? Quels sont les avantages et inconvénients à connaître ? Et surtout, comment optimiser sa fiscalité pour maximiser son épargne ?
Dans cet article, nous allons décrypter en détail la fiscalité du PER, du moment des versements jusqu’à la sortie du capital ou en rente. Vous découvrirez également des conseils pratiques pour tirer le meilleur parti des dispositifs fiscaux en place.
Le fonctionnement fiscal du PER
Le Plan d’Épargne Retraite (PER) a été instauré par la loi Pacte de 2019 pour simplifier et harmoniser les dispositifs d’épargne retraite existants. Sa fiscalité repose sur un principe clé : l’optimisation fiscale à l’entrée et une imposition adaptée à la sortie.
Les trois compartiments du PER et leurs implications fiscales
Le PER se divise en trois compartiments, chacun ayant des règles fiscales spécifiques :
- PER individuel : accessible à tous, il permet de déduire fiscalement les versements de son revenu imposable.
- PER collectif : mis en place par l’employeur, il inclut l’épargne salariale et les versements volontaires.
- PER obligatoire : réservé à certaines catégories de salariés, il fonctionne avec des cotisations obligatoires.
Déduction fiscale des versements : conditions et plafonds
L’un des principaux atouts du PER est la possibilité de déduire les versements volontaires de son revenu imposable, ce qui permet de réduire l’impôt payé chaque année.
- Plafond de déduction : Les versements sont déductibles dans la limite de 10 % des revenus professionnels de l’année précédente (avec un plafond fixé chaque année).
- Tranche marginale d’imposition (TMI) : Plus votre TMI est élevée, plus l’avantage fiscal est intéressant. Un épargnant dans la tranche à 30 % ou 41 % bénéficiera d’une économie d’impôt plus significative qu’un contribuable imposé à 11 %.
Fiscalité à la sortie du PER
Si la déduction fiscale offerte par le PER est l’un de ses principaux atouts, il est tout aussi important de comprendre la fiscalité applicable lors du retrait. En fonction du mode de sortie choisi (capital ou rente), les règles fiscales varient.
Sortie en capital : quelle imposition ?
Lors de la retraite, un titulaire de PER peut choisir de récupérer son épargne sous forme de capital en une ou plusieurs fois. La fiscalité appliquée dépend alors de l’origine des versements.
- Pour les sommes issues des versements déductibles :
- Le capital est imposé au barème progressif de l’impôt sur le revenu.
- Les gains générés sont soumis à la flat tax (30 %) ou, sur option, au barème de l’impôt avec prélèvements sociaux (17,2 %).
- Pour les sommes issues des versements non déductibles :
- Le capital est exonéré d’impôt sur le revenu.
- Seuls les gains sont soumis aux prélèvements sociaux (17,2 %).
Exemple concret :
Si vous avez épargné 40 000 € sur votre PER avec 10 000 € de gains, voici ce qui se passe à la sortie :
- Si ces 40 000 € proviennent de versements déductibles, alors ils seront intégralement soumis à l’impôt sur le revenu.
- Si ces 40 000 € incluent des versements non déductibles, alors seule la partie des 10 000 € de gains sera taxée à hauteur de 17,2 %.
Sortie en rente viagère : une taxation spécifique
L’épargnant peut aussi choisir de récupérer son épargne sous forme de rente viagère, c’est-à-dire un revenu régulier à vie.
- Si les versements étaient déductibles :
- La rente est soumise à l’impôt sur le revenu après un abattement de 10 %.
- Elle est également soumise aux prélèvements sociaux (17,2 %).
- Si les versements n’étaient pas déductibles :
- Seule une partie de la rente est imposable, selon l’âge du souscripteur au moment du premier versement. Par exemple :
- 70 % si liquidation avant 50 ans
- 50 % entre 50 et 59 ans
- 40 % entre 60 et 69 ans
- 30 % après 70 ans
- Seule une partie de la rente est imposable, selon l’âge du souscripteur au moment du premier versement. Par exemple :
Comparaison entre sortie en capital et sortie en rente
Critère | Sortie en capital | Sortie en rente |
Flexibilité | ✅ Oui | ❌ Non (rente fixe) |
Taxation | Impôt sur le revenu + Flat tax (30%) sur les gains | Impôt sur le revenu après abattement |
Sécurité | ❌ Risque d’épuisement du capital | ✅ Revenu garanti à vie |
À retenir :
- La sortie en capital permet une grande liberté mais implique une fiscalité plus lourde sur les versements déductibles.
- La sortie en rente garantit un revenu stable mais peut être moins avantageuse si l’épargnant a d’autres sources de revenus à la retraite.
Avantages et inconvénients fiscaux du PER
Le Plan d’Épargne Retraite (PER) présente des atouts fiscaux intéressants, mais il est essentiel d’en comprendre les limites pour éviter certaines erreurs.
Les principaux avantages fiscaux du PER
- Déduction fiscale des versements
- Les versements volontaires sont déductibles du revenu imposable, réduisant ainsi l’impôt à payer.
- Cette déduction est particulièrement avantageuse pour les personnes imposées dans des tranches élevées (30 % ou plus).
- Exonération fiscale sur les gains en cas de sortie en capital (versements non déductibles)
- Si les versements n’ont pas été déduits lors de l’entrée, alors le capital récupéré est exonéré d’impôt sur le revenu (seuls les gains sont soumis aux prélèvements sociaux à 17,2 %).
- Possibilité d’optimiser sa sortie
- Il est possible d’anticiper la sortie du PER pour réduire la fiscalité, en choisissant le bon moment en fonction de sa tranche marginale d’imposition (TMI).
- La sortie en rente viagère bénéficie d’un abattement fiscal en fonction de l’âge.
- Transmission facilitée en cas de décès
- En cas de décès avant 70 ans, le capital du PER peut être transmis aux bénéficiaires avec une fiscalité avantageuse (exonération partielle selon les cas).
Les inconvénients fiscaux à connaître
- Une fiscalité à la sortie à bien anticiper
- Si les versements ont été déduits à l’entrée, alors le capital sera imposé à la sortie, parfois à un taux plus élevé.
- La sortie en capital est soumise à l’impôt sur le revenu, ce qui peut alourdir la charge fiscale si elle intervient en une seule fois.
- Les prélèvements sociaux sur les gains
- Que ce soit en capital ou en rente, les gains générés par le PER sont soumis aux prélèvements sociaux (17,2 %).
- Moins de flexibilité comparé à d’autres placements
- Les sommes placées sur un PER sont bloquées jusqu’à la retraite, sauf exceptions (achat de résidence principale, accident de la vie).
- Contrairement à l’assurance-vie, le PER impose un choix fiscal à l’entrée qui détermine la taxation à la sortie.
Optimiser la fiscalité de son PER : conseils pratiques
Pour tirer le meilleur parti des avantages fiscaux du Plan d’Épargne Retraite (PER), il est essentiel d’adopter une stratégie d’optimisation adaptée à sa situation. Voici quelques conseils pratiques pour réduire son imposition et maximiser ses gains.
1. Profiter pleinement de la déduction fiscale des versements
- Maximiser ses versements en fonction de son TMI : Plus votre tranche marginale d’imposition (TMI) est élevée, plus la déduction fiscale est intéressante.
- Bien utiliser son plafond de déduction : Chaque année, vous pouvez déduire jusqu’à 10 % de vos revenus professionnels. Il est possible de reporter les plafonds non utilisés des trois années précédentes.
- Comparer avec d’autres placements : Si votre TMI est faible (11 % ou moins), il peut être préférable de privilégier d’autres solutions comme l’assurance-vie, qui offre une fiscalité plus souple.
2. Anticiper la fiscalité à la sortie
- Choisir le bon moment pour récupérer son capital : Si possible, privilégier une sortie en capital durant une période de faible imposition (ex. : début de la retraite, année de transition professionnelle).
- Étaler les retraits sur plusieurs années pour éviter une hausse brutale de son imposition.
Cas pratique :
- Un retrait unique de 50 000 € peut faire grimper le revenu imposable et entraîner une taxation élevée.
- Une sortie fractionnée sur 5 ans (10 000 €/an) peut permettre de rester dans une tranche d’imposition plus basse et réduire la fiscalité globale.
3. Comparer la sortie en capital et la rente
- Si vous avez besoin de liquidités immédiates, la sortie en capital est préférable.
- Si vous recherchez une sécurité financière à long terme, la rente viagère peut être une bonne option, notamment grâce à l’abattement fiscal progressif selon l’âge.
- Une stratégie hybride est possible : combiner une sortie partielle en capital et une rente sur le solde.
4. Ne pas oublier les alternatives fiscales
- L’assurance-vie : si vous souhaitez une épargne plus flexible avec des avantages fiscaux après 8 ans.
- Le PEA (Plan d’Épargne en Actions) : pour un placement à long terme avec une exonération sur les gains après 5 ans.