Fraude à la carte bancaire: les faux chiffres et lacunes des banques

L’observatoire national de la délinquance publie régulièrement des données statistiques sur la fraude à la carte bancaire.

On y apprend par exemple qu’en 2014, près de 840000 ménages ont été victimes de ce type de fraude contre 501000 en 2010 (68% d’augmentation). En 2018, on estime le nombre de gens touchés à 1,2 million !

Et depuis, la situation s’est aggravée: « le nombre de tentatives de fraude à partir de cartes bancaires françaises est passé de 2 millions en 2016 à 3,4 millions en 2017 »

Pourtant, les gens portent de moins en moins plainte puisqu’ils ont maintenant compris et savent que la banque ne peut pas les obliger à le faire.

A propos des banques, leurs statistiques à elles restent largement moins pessimistes. L’astuce réside dans le fait qu’en termes de fraude à la carte bancaire, les banques raisonnent en montant. En 2014, 235 millions ont été détournés, sur 510 milliards de transactions, soit un tout faible montant qui permet de continuer à affirmer que les cartes bancaires sont sûres, alors que la réalité est nettement plus compliquée, notamment avec les cartes sans contact qui sont une opportunité pour les criminels (voir Les dangers de la carte de paiement sans contact NFC).

Dans une fraude à la carte bancaire, le montant moyen volé est de 240 euros avec une immense majorité d’opérations criminelles via Internet et une minorité d’achats criminels en magasins ou par retraits dans un distributeur.

Attention, la loi prévoit une franchise de 150 euros à la charge de la victime entre le vol et la déclaration de perte ou de vol donc au moindre doute: appelez votre banque et faites opposition ou bloquez la carte ! (cf Numéros de téléphone d’ urgence en cas de vol ou perte de carte bancaire).

Le gouvernement a mis en place la plate-forme Perceval pour signaler les fraudes. En 2018, elle a enregistré près de 80 000 signalements pour plus de 300 000 usages frauduleux de cartes bancaires.

Voici le rapport de l’observatoire national de la délinquance:

En 2018, selon l’OSMP, il y a eu 439 millions d’euros de fraudes sur 7.4,4 milliards d’euros de transactions. Plus des 2/3 des fraudes ont été de l’argent détourné sur Internet par usurpation de carte bancaire; plus de 1.35 million de cb atteintes pour une fraude moyenne de 70.50 euros.

Quelle vigilance face à la fraude aux moyens de paiement ?

En 2022, la fraude aux moyens de paiement a atteint environ 4,3 milliards d’euros. Les six premiers mois de 2023 ont confirmé cette tendance avec déjà 2 milliards d’euros de pertes.

les virements bancaires, cible privilégiée des escrocs

Les virements bancaires demeurent les plus touchés en termes de montant, avec plus d’un milliard d’euros de fraude au premier semestre 2023. Toutefois, la carte bancaire est en tête en termes de volume de transactions frauduleuses, avec 7,31 millions de transactions douteuses sur les six premiers mois de l’année, soit 0,015 % du total. En comparaison, les virements fraudés représentent 0,003 % du total, et les retraits d’espèces 0,005 %.

La majorité des fraudes à la carte bancaire (82 %) se fait à distance, principalement via internet. Souvent, les arnaqueurs manipulent leurs victimes par des appels de faux conseillers bancaires ou des escroqueries sentimentales.

-> Refus de remboursement par la banque suite à une fraude bancaire: que faire ?

Les utilisateurs tombent souvent dans le piège en fournissant leurs informations personnelles en réponse à des SMS frauduleux. Au premier semestre 2023, 63 % des fraudes à distance impliquaient le vol de données de carte. En réponse, les autorités françaises exhortent régulièrement les clients à la vigilance. Une campagne de sensibilisation, initiée en juin par le ministère de l’Économie, la Banque de France, la Fédération bancaire française (FBF) et l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP), conseille de ne « jamais divulguer ses informations personnelles ».

l’impact positif de la double authentification

Certains dispositifs réglementaires, tels que l’authentification forte du client (Strong Customer Authentication, SCA), mise en place en 2021 dans le cadre de la Directive sur les services de paiement (DSP2), se révèlent efficaces. Ce dispositif oblige les banques à utiliser une combinaison de deux méthodes d’identification, comme la reconnaissance faciale ou un code secret, pour sécuriser les transactions.

De fait, les fraudes sont moins fréquentes lorsque l’authentification à deux facteurs est requise. Le taux de fraude est dix fois plus élevé lorsque le paiement est effectué en dehors de la zone économique européenne, où la double authentification n’est pas obligatoire.

Les fraudes à la carte bancaires en 2024

Le nombre de fraudes à la carte bancaire a arrêté de baisser en 2023, (un peu + de 50 paiements frauduleux pour 100.000 paiements effectués par carte,; source: Banque de France).

Avec l’augmentation du nombre de paiements faits sur Internet (un lieu propice aux arnaques), le nombre de fraudes a fortement augmenté ensuite (+7% par rapport à 2022), atteignant quasiment 500 millions d’euros.

A cause des protocoles de sécurité mis en place les voyous cherchent à manipuler leurs victimes pour que celles-ci fassent elles-même les opérations ou les valident, à leur insu, avec des techniques d’usurpation d’identité, avec des faux appels de banque par exemple.

2 commentaires sur Fraude à la carte bancaire: les faux chiffres et lacunes des banques

  1. Tiverné Marcel 8 mai 2021
    • Crédit et Banque 9 mai 2021
A propos de Fraude à la carte bancaire: les faux chiffres et lacunes des banques

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