Résultats records des banques françaises en commençant par BNP, Crédit Agricole, Société Générale

Alors que durant l’année 2024, on avait l’impression que les banques françaises tombaient irrémédiablement tandis que la presse dite spécialisée s’interrogeait même sur leur « modèle », voici que la publication des résultats montre qu’une fois de +, les banques français font d’énormes bénéfices (et vous l’aurez compris, sur le dos des clients principalement –> savez-vous que les agios et autres frais représentent 30% des gains d’une banque).

C’est toujours la même chose, les banques se plaignent mais en fait engrangent, engrangent, tel Picsou dans son coffre..

Une seule banque a de mauvais résultats: LCL (Ils n’ont qu’à déjà mieux tenir leurs fichiers et obligations ! )

Très bons résultats pour la BNP

BNP Paribas a publié ses résultats pour le quatrième trimestre 2024, dépassant légèrement les prévisions du marché. Le groupe bancaire affiche un bénéfice net de 2,32 milliards d’euros, en progression de 16% sur un an. Son produit net bancaire (PNB), qui correspond à son chiffre d’affaires, s’élève à 12,14 milliards d’euros, soit une hausse de 11%, principalement portée par la croissance de la banque d’investissement. Les analystes anticipaient un bénéfice net de 2,26 milliards d’euros et un PNB de 11,7 milliards d’euros, selon le consensus FactSet.

En réaction, l’action BNP Paribas a grimpé de 3% à l’ouverture de la Bourse de Paris.

600 millions d’euros d’économies annoncées

Le groupe a annoncé une augmentation de 4% de son dividende annuel, qui atteint désormais 4,79 euros par action. Il maintient sa politique de distribution de 60% du résultat net sous forme de dividendes (au moins 50%) et de rachats d’actions. Un acompte sur dividende sera versé en septembre 2025, représentant 50% du bénéfice net du premier semestre.

Cependant, la banque a revu à la baisse sa prévision de rentabilité des fonds propres tangibles (RoTE) pour 2025, la fixant à 11,5% contre une estimation précédente comprise entre 11,5% et 12%. Une révision qui risque d’être mal accueillie par le marché, selon JPMorgan. En revanche, BNP Paribas maintient son objectif de RoTE à 12% pour 2026. Pour l’atteindre, elle prévoit de réaliser 600 millions d’euros d’économies en 2025 et 2026, notamment en optimisant la rentabilité de sa banque de détail en France et de sa division de crédit à la consommation.

Le groupe mise sur la hausse des taux dans la zone euro pour accroître les revenus de ses banques commerciales, estimant qu’ils progresseront de plus de 3% en 2025.

Accélération de la croissance

La division CPBS, qui englobe la banque commerciale et les services spécialisés, affiche une hausse de 7,7% de ses revenus sur le trimestre. Toutefois, au sein de la zone euro, la croissance des banques commerciales reste modérée, avec une progression limitée à 1,7%. Le segment de la location de véhicules longue durée, via Arval et Leasing Solutions, enregistre un recul de 4,9% de ses revenus, conséquence de la normalisation des prix des voitures d’occasion.

La banque de financement et d’investissement enregistre une forte croissance, avec un bond de 20% de ses revenus, grâce à une performance solide dans le conseil en fusions-acquisitions, le financement de marché et le trading.

Le pôle assurance et gestion d’actifs (IPS) progresse également, avec une hausse de 8,4% de ses revenus, tirée par la gestion de fortune et l’assurance.

Par ailleurs, le coût du risque, indicateur des créances douteuses, diminue légèrement à 38 points de base des encours de crédit.

Objectifs financiers de la BNP pour 2025 et 2026

Sur l’ensemble de 2024, BNP Paribas affiche une hausse de 4,1% de son PNB, atteignant 48,83 milliards d’euros, dépassant ainsi son objectif initial de plus de 2%. Son bénéfice net progresse dans la même proportion, atteignant 11,69 milliards d’euros, pour un RoTE de 10,9%.

Son ratio de solvabilité CET1, indicateur clé de solidité financière, s’établit à 12,9% en fin d’année, en amélioration de 20 points de base par rapport à septembre.

Pour les exercices 2025 et 2026, la banque vise une croissance moyenne de plus de 5% par an de ses revenus et une progression de plus de 7% par an de son bénéfice net. Elle prévoit également de maintenir son coût du risque sous la barre des 40 points de base, un élément clé pour rassurer les investisseurs sur la maîtrise de ses risques financiers.

Très bons résultats pour le Crédit Agricole

Philippe Brassac, qui dirige Crédit Agricole SA depuis 2015 et achèvera son mandat en mai prochain, cèdera sa place à Olivier Gavalda sur fond de performances records pour la banque. L’exercice 2024 s’est soldé par un résultat net de 7,1 milliards d’euros, en hausse de 11,6% par rapport à l’année précédente. Il s’agit du plus haut niveau jamais atteint par Crédit Agricole SA. Les revenus, eux, ont progressé de 7,9% pour atteindre 27,2 milliards d’euros. Ces chiffres sont le reflet d’un quatrième trimestre particulièrement performant, avec un résultat net de 1,7 milliard d’euros, en hausse de 26%, et un chiffre d’affaires de 7,1 milliards d’euros, en augmentation de 17,4% par rapport à l’année précédente.

Ces résultats dépassent largement les attentes des analystes, qui anticipaient respectivement 1,35 milliard d’euros de résultat et 6,5 milliards d’euros de revenus pour le trimestre. Sur l’ensemble de l’année, Crédit Agricole SA a surpassé tous ses objectifs de moyen terme fixés en 2022, atteignant avec un an d’avance les 6 milliards de résultat net visés pour 2025. Son ratio de retour sur capitaux propres tangibles (ROTE) s’établit à 14%, contre un objectif initial de 12%. De même, le coefficient d’exploitation, qui mesure l’efficacité de la banque en rapportant ses coûts à ses revenus, affiche un niveau de 54,4%, bien en deçà des 58% anticipés.

Dynamique de l’épargne et de la banque d’investissement

Le segment gestion de l’épargne et assurance a largement bénéficié des performances d’Amundi, filiale spécialisée dans la gestion d’actifs, et d’une activité assurantielle très dynamique au dernier trimestre. Le produit net bancaire de ce secteur a bondi de 31,6% sur un an, atteignant 2 milliards d’euros. La banque de financement et d’investissement a également enregistré une forte progression, avec un produit net bancaire trimestriel de 1,6 milliard d’euros, en hausse de 7,7%.

En revanche, la banque de proximité et les services financiers spécialisés ont subi une pression sur leurs marges. Toutefois, selon Jérôme Grivet, directeur financier de Crédit Agricole SA, la fin d’année a montré les premiers signes d’un rebond du marché du crédit immobilier en France, ainsi qu’une poursuite de la dynamique favorable du crédit aux entreprises. Le PNB de LCL a atteint 960 millions d’euros sur le dernier trimestre, tandis que les revenus de la banque de proximité à l’international s’élèvent à 969 millions d’euros, des niveaux quasi stables par rapport à 2023. Les services spécialisés affichent, quant à eux, un PNB en légère progression de 4% à 915 millions d’euros.

Augmentation de la participation des Caisses régionales

Fort de ces performances, Crédit Agricole SA propose de verser un dividende de 1,1 euro par action au titre de 2024, soit une hausse de 5 centimes par rapport à l’année précédente. Parallèlement, la SAS Rue de la Boétie, qui détient les participations des Caisses régionales dans Crédit Agricole SA, a annoncé son intention d’acquérir jusqu’à 500 millions d’euros de titres d’ici la fin du troisième trimestre 2025. Cette opération devrait porter la participation actuelle de 62,7% à un peu moins de 64%, sans dépasser la limite de 65% fixée par le groupe.

Enfin, la banque s’est abstenue de tout commentaire sur le dossier italien Banco BPM, dans lequel elle détient une participation de 15% et qui fait actuellement l’objet d’une offre de rachat par UniCredit. Philippe Brassac a tenu à préciser que la stratégie du Crédit Agricole en Italie ne reposait pas sur des opérations opportunistes, soulignant que la banque n’était pas un acteur central des discussions en cours entre UniCredit et Banco BPM. Toutefois, sa position au sein de cet échiquier financier lui confère un rôle stratégique non négligeable.

Très bons résultats pour la Société Générale

La Société Générale surfe sur un bon quatrième trimestre et renforce sa politique de distribution

La société générale achève l’année 2024 sur une note positive. Après plusieurs trimestres sous tension et un important travail de restructuration mené par Slawomir Krupa, la banque affiche des résultats qui dépassent les attentes du marché et des analystes. Un signal fort envoyé aux actionnaires, auxquels la direction compte bien redistribuer une part plus importante des profits.

Des chiffres en nette progression

Au quatrième trimestre 2024, la société générale enregistre un produit net bancaire en hausse de 11 % sur un an, atteignant 6,6 milliards d’euros, au-dessus des prévisions des analystes qui tablaient sur 6,4 milliards. Son résultat net s’établit à 1,2 milliard d’euros, un chiffre en ligne avec le troisième trimestre (1,3 milliard d’euros). La rentabilité sur actifs nets tangibles (ROTE) grimpe à 6,6 %, surpassant largement les prévisions qui l’estimaient à 5,4 %.

Autre indicateur de solidité, le coefficient d’exploitation, qui mesure la relation entre les coûts et les revenus, s’améliore de neuf points en un an pour atteindre 69,4 %, contre 78,3 % à la même période en 2023. Le coût du risque recule également, sétablissant à 338 millions d’euros, soit 23 points de base.

Une stratégie de redistribution plus agressive

Face à cette dynamique positive, la banque annonce une amélioration de sa politique de retour aux actionnaires. Elle vise un taux de distribution de 50 % du résultat net, réparti équitablement entre dividendes et rachats d’actions. Cette décision repose sur un ratio de solvabilité CET1 solide et supérieur aux objectifs internes. En bourse, cette annonce a été bien accueillie, l’action s’appréciant de plus de 7 % le 6 février, avec un bond de près de 50 % en un an.

Des performances contrastées selon les pôles

Le redressement du pôle banque de détail, banque privée et assurances est notable, avec une hausse des revenus de 15,5 % à 2,3 milliards d’euros sur le trimestre. Les marges nettes bondissent de 36 % par rapport à fin 2023, et les actifs sous gestion progressent de 7 %. BoursoBank continue sur sa lancée avec une contribution positive au résultat net et l’acquisition de 460 000 nouveaux clients sur le trimestre.

Les activités de marché affichent aussi une croissance soutenue (+12,4 %), portées par les métiers actions (+10 %) et taux (+9 %). En revanche, le pôle mobilité, banque de détail et services financiers à l’international affiche une progression plus modérée (+2 %), et la banque de détail à l’international recule de 3,6 % à 1 milliard d’euros, impactée par des cessions en Afrique. À périmètre et taux de change constants, cette division reste toutefois en l’équilibre avec une croissance de 3,4 %.

Perspectives et ambitions pour 2025

Pour l’année à venir, la société générale table sur une croissance de ses revenus de 3 %, tout en poursuivant la réduction de ses frais de gestion. Elle vise un coefficient d’exploitation sous la barre des 66 % et un ROTE à 8 %. Son ratio CET1 est attendu au-delà de 13 %, garantissant une certaine solidité financière.

Derrière ces ambitions, un défi persiste : maintenir la confiance des investisseurs et actionnaires tout en consolidant les performances opérationnelles. Après plusieurs années difficiles, la banque semble enfin retrouver une trajectoire plus favorable. Mais cette embellie repose sur des équilibres fragiles, notamment face aux incertitudes macroéconomiques et aux éventuelles turbulences des marchés financiers.

L’exécution de la stratégie de Slawomir Krupa sera donc scrutée de près. Une année 2025 sous haute surveillance pour la société générale.

Très bons résultats pour le groupe BPCE (Caisse d’Epargne, Banques Populaires, etc..)

Groupe BPCE : Performances et stratégies en 2024

Le groupe BPCE, qui regroupe Banque Populaire, Caisse d’Epargne, Oney et Natixis, a enregistré un résultat net part du groupe de 3,52 milliards d’euros en 2024, marquant une progression de 25,53 % sur un an.

  • Bénéfice net (2024) : 5,52 milliards d’euros
  • Produit net bancaire (PNB) 2024 : 23,317 milliards d’euros

Banque Populaire (Groupe BPCE)

Le réseau Banque Populaire affiche un résultat net part du groupe de 1,285 milliard d’euros, enregistrant une baisse de 3,23 % sur un an.

  • Bénéfice net du groupe (2024) : 1,285 milliard d’euros
  • Produit net bancaire 2024 : 6,098 milliards d’euros

Caisse d’Epargne (Groupe BPCE)

De son côté, la Caisse d’Epargne présente une performance en hausse avec un résultat net part du groupe atteignant 1,2 milliard d’euros, soit une progression de 9,68 % sur un an.

  • Bénéfice net du groupe (2024) : 1,2 milliard d’euros
  • Produit net bancaire 2024 : 6,054 milliards d’euros

Le produit net bancaire global du groupe BPCE s’est élevé à 23,3 milliards d’euros en 2024, en progression de 5 %. Cette croissance est portée par le pôle « Banque de proximité et assurance », qui réunit les activités des Banques populaires et des Caisses d’épargne, ainsi que les secteurs de l’assurance et des paiements. Le résultat net de ce pôle progresse de 9 % pour atteindre 2,9 milliards d’euros, avec un PNB en hausse de 4 % à 15,4 milliards d’euros. Cette dynamique s’est particulièrement renforcée au second semestre.

Stratégies et perspectives du groupe BPCE

Nicolas Namias, président du directoire, souligne une amélioration de la marge nette d’intérêt, reflet de l’écart entre les taux d’emprunt et de prêt, ainsi qu’une augmentation des commissions perçues. La division « Global financial services », qui englobe les activités internationales de la banque d’investissement et de financement de Natixis, a enregistré un bénéfice net de 1,45 milliard d’euros, en hausse de 4 %, pour un produit net bancaire atteignant 8 milliards d’euros (+8 %). Toutefois, le résultat net global du groupe est impacté par 834 millions d’euros de charges non liées aux métiers opérationnels, comprenant notamment les coûts des fonctions centrales.

Un projet de convergence technologique

BPCE a annoncé le lancement d’une plateforme technologique commune pour les Banques populaires et les Caisses d’épargne. Développée après une année de travaux, cette infrastructure s’appuiera sur le système d’information des Caisses d’épargne, qui sera optimisé avant d’accueillir les Banques populaires. Ce projet vise à moderniser les services de paiement, favoriser la digitalisation des usages, intégrer l’intelligence artificielle et renforcer la cybersécurité. BPCE entend ainsi mutualiser ses ressources informatiques et renforcer sa compétitivité face aux nouveaux acteurs du marché.

Mauvais résultats pour LCL

Une seule banque française a de mauvais résultats en 2024, LCL (filiale du Crédit Agricole mais considérée à part.

LCL a publié un résultat net de 790 millions d’euros (- 5.4 % sur un an) pour l’année 2024 avec un produit net bancaire de 3,872 milliards d’euros.

La communication n’existe pas sur cette mauvaise performance mais parions que les patrons des Caisses Régionales du Crédit Agricole, qui tiennent les rennes de Crédit Agricole SA, vont faire en sorte rapidement que la tendance s’inverse ou alors de fermer LCL…

Résultats des banques françaises en 2024

BanquesBénéfices nets 2024 (M €)Bénéfices nets 2023 (M €)Évolution 2024 vs 2023
BNP Paribas11 68811 232+ 4.06 %
Crédit Agricole Groupe8 6408 258+ 4.62 %
Crédit Agricole SA7 0876 348+ 11.64 %
Crédit Mutuel Groupe4 532ns %
BPCE Groupe3 5202 804+ 25.53 %
Société Générale4 2002 493+ 68,6 %
CIC5421 272– 57.38 %
Banque Postale995ns %
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