Les agrégateurs de comptes bancaires sont des outils numériques qui permettent de centraliser la gestion de ses finances en regroupant sur une même interface des comptes détenus dans différentes banques.
Certains sont proposés par des banques (comme Wicount360 de Boursorama) ou sont des « pure players » comme Finary.
Leur existence a été rendu possible par la Directive des Services de Paiement de 2015.
Malgré leur utilité, ces services demeurent peu connus et soulèvent des questions sur la sécurité des données.
Qu’est-ce qu’un agrégateur de comptes bancaires ?
Un agrégateur de comptes bancaires est une application ou un service en ligne qui offre la possibilité de consulter, sur une plateforme unique, l’ensemble de ses comptes bancaires et même investissements, même s’ils sont répartis dans plusieurs établissements. Il s’agit d’un outil particulièrement adapté aux personnes multi-bancarisées, mais il peut aussi être utilisé par ceux qui souhaitent simplifier la gestion de leur budget.
Ces outils proposent diverses fonctionnalités comme :
- La visualisation des soldes en temps réel.
- La catégorisation automatique des dépenses (loisirs, alimentation, logement, etc.).
- L’envoi d’alertes en cas de risque de découvert ou de solde faible.
- L’accès à des graphiques et rapports sur l’évolution des finances.
Selon une étude, 42 % des Français sont multi-bancarisés et cette proportion augmente avec l’âge. Pourtant, malgré cet usage répandu, les agrégateurs de comptes bancaires peinent à séduire la majorité des clients.
Types d’agrégateurs disponibles
On distingue 2 grandes catégories d’agrégateurs :
- Les agrégateurs indépendants : Ils sont développés par des fintechs spécialisées comme Finary, Bankin’, Linxo ou Lydia. Certains d’entre eux ont même élargi leur offre pour inclure des services de paiement.
- Les agrégateurs bancaires intégrés : Proposés directement par les banques traditionnelles ou en ligne, ces services sont intégrés à leurs applications existantes.
Pour offrir ces services en France, les fournisseurs doivent être enregistrés soit comme prestataires de services de paiement (PSP), soit comme prestataires de services d’information sur les comptes (PSIC). Les PSP peuvent également offrir des services de paiement, tandis que les PSIC se limitent à l’agrégation d’informations.
Un service encore méconnu et peu utilisé
Malgré leurs avantages, les agrégateurs peinent à s’imposer. Une enquête révèle que 66 % des Français ne connaissent pas ces outils, un chiffre qui grimpe à 72 % chez les 50-64 ans. À l’inverse, 55 % des 18-24 ans sont familiers avec ces services, ce qui s’explique par leur utilisation accrue des applications mobiles.
Même parmi ceux qui connaissent ces outils, seulement 15 % les utilisent. Ce manque d’intérêt est souvent lié à :
- Une absence de besoin, notamment chez les personnes mono-bancarisées.
- Une méfiance vis-à-vis de la sécurité des données et des risques de piratage.
Pourtant, les agrégateurs pourraient représenter une solution pratique, notamment pour optimiser la gestion des finances et anticiper les dépassements de budget.
Encore plus étonnant est le fait que certains agrégateurs proposent aussi d’avoir un oeil sur son patrimoine élargi -dont l’immobilier, etc- ce qui en fait un outil intéressant pour avoir une vision GLOBALE de son patrimoine.. mais là aussi, même les investisseurs ou « calculateurs » d’optimisation les plus chevronnés ignorent ces fonctionnalites..
Sécurité des données et confidentialité
L’agrégation de comptes repose sur le principe de l’open banking, qui implique un partage des données bancaires avec des tiers. Cette pratique soulève en fait souvent des inquiétudes sur la confidentialité et l’utilisation des informations collectées.
L’utilisation d’un agrégateur nécessite la signature d’un contrat précisant les modalités de traitement des données. Ceci dit, ces contrats incluent souvent des clauses complexes et compliquées à lire autorisant des usages secondaires, notamment à des fins marketing. Les données peuvent être conservées jusqu’à 5 ans.
Dans le cas où l’agrégateur est proposé par une banque, les informations restent couvertes par le secret bancaire et ne peuvent être partagées avec des tiers sans consentement explicite.
Il est donc meilleur de passer par un agrégateur de banque.
Réglementation et consentement
Le règlement général sur la protection des données (RGPD) encadre strictement l’utilisation des informations personnelles. Ainsi :
- Le consentement explicite de l’utilisateur est obligatoire pour toute utilisation des données.
- Ce consentement doit pouvoir être prouvé.
- L’utilisateur peut retirer son consentement à tout moment.
Ces règles visent à limiter les abus, mais des inquiétudes persistent sur les failles potentielles dans la sécurité des systèmes.
Faut-il passer par un agrégateur de comptes bancaires ?
L’intérêt pour ces outils dépend avant tout des besoins spécifiques de chacun. Pour les personnes multi-bancarisées, ils peuvent simplifier le suivi financier. Toutefois, il est essentiel de rester vigilant quant à la sécurité des données.
Avant de souscrire à ce type de service, il est recommandé de :
- Lire attentivement les conditions d’utilisation.
- Vérifier le statut légal du prestataire.
- S’assurer de la possibilité de révoquer les autorisations à tout moment.
Les agrégateurs représentent une innovation intéressante pour optimiser la gestion budgétaire, mais leur adoption requiert une réflexion sur les risques et les protections mises en place.