Le Shadow Banking ou Banque de l’ombre fait fantasmer tous les boursiers, financiers et spéculateurs. Sa définition est vague et varie selon l’importance qu’on veut lui donner.
Dans sa définition la plus large, le shadow banking représenterait 30% de l’activité financière mondiale, ce qui est beaucoup trop pour être .. acceptable par l’ etablishment…
On « restreint » donc le shadow banking à une définition telle qu’il ne représente plus que 15% de l’activité mondiale financière.
En 2 mots, le shadow banking est de l’activité bancaire qui s’affranchit de la régulation que respectent les banques traditionnelles, notamment en ce qui concerne les obligations à devoir être en mesure de supporter les risques pris.
En d’autres mots, quand une banque prend un risque, elle doit avoir de quoi payer si il y a des pertes. Une entité de « shadow banking » n’a pas de quoi payer en cas de flop.
En gros, les banques vivent, à tiers égaux, des dépôts des clients, des prêts traditionnels (crédits immobiliers surtout) et de l’activité de marché. Les entités de shadow banking ne font quasiment que de l’activité de marché (titrisation, etc..).
Il faut également être conscient que les banques traditionnelles FINANCENT le shadow banking QUI lui-même les aide. Pourquoi ? Tout simplement parce que les banques traditionnelles ont des objectifs (voulus par leurs actionnaires) de rentabilité élevés (15%-20%) qu’une activité « normale » ne permet pas d’atteindre. Il leur faut donc jouer avec la limite et pour ne pas la franchir, s’acoquiner avec le shadow banking.
C’est le cas par exemple lors des opérations de titrisation. A cette occasion, la banque va transformer des dettes en titres qui vont être « endossés » par des établissements de shadow banking. Sans ces « éboueurs », les banques ne pourraient pas se débarrasser de cette élégante façon de leurs dettes trop .. endettées :-)). l’immense majorité des experts estime que beaucoup plus que l’immobilier surestimé, c’est le shadow banking qui est à l’origine de la crise des subprimes des années 2008.
En théorie, le shadow banking a donc des avantages. Il permet le développement d’instruments financiers « innovants » (et donc interdits) et de correspondre aux besoins de financement impossibles à satisfaire par les banques traditionnelles.
Désavantage: la non ou très faible régulation des activités de ce secteur de l’ombre empêche la stabilité et accroit le danger, la vulnérabilité à cause d’ « effets de leviers » (ou « financement par endettement ») trop importants.
Actuellement, le shadow banking est encore plus présent et utilisé qu’avant. Il y a donc un vrai risque financier systémique. La régulation seule n’y peut rien car plus elle est forte, plus elle développe le recours au shadow banking. Ce sont véritablement les LIENS entre les banques classiques ET les entités du shadow banking qu’il faudrait examiner et réguler.