Le patron de BPCE, François Pérol, a été mis en examen pour prise illégale d’intérêts.
C’est l’aboutissement d’une plainte déposée en mars 2009 par l’association de lutte contre la corruption Anticor, les syndicats CGT et Sud des Caisses d’Epargne qui trouvaient étonnant la nomination de Mr Pérol alors qu’il avait négocié la fusion de la banque comme secrétaire général adjoint de l’Elysée, chargé des dossiers économiques.
La nomination de François Pérol à la BPCE avait été très critiquée à cause de ce conflit d’intérêts. La loi interdit à tout fonctionnaire de travailler pour une entreprise qu’il a surveillée, avec laquelle il a conclu un contrat ou qu’il a conseillée sur ses opérations dans les trois ans précédant son passage du public au privé.
A noter que François Pérol a aussi été président de la FBF, Fédération Bancaire Française.
Un autre problème était né de la nomination de Mr Pérol car la Commission de déontologie de la fonction publique n’avait pas été saisie, contrairement à ce qu’avait affirmé Nicolas Sarkozy, président de la République ayant nommé François Pérol.
François Pérol s’est déjà défendu devant la Brigade financière en avril 2009, en affirmant qu’il n’avait eu qu’un rôle de conseil , ce qui selon lui n’entre pas dans les interdictions prévues par la loi.
Le parquet de Paris avait classé une première enquête sans suite, puis s’était opposé à l’ouverture d’une information judiciaire, en fin de compte ordonnée par la Cour de cassation en juin 2012.
Plusieurs auditions et perquisitions ont alors eu lieu dans ce dossier et même début 2013 au domicile de François Pérol.
En novembre 2012, François Pérol a été reconduit à la tête de BPCE jusqu’en 2016 par le conseil de surveillance du groupe mais sa mise en examen fragilise sans nul doute la BPCE bien que l’exemple Stéphane Richard chez Orange (lui aussi ancien des réseaux sarkozystes) tende à montrer qu’un patron poursuivi par la justice peut rester en place.