Attention, ne confondez pas cashback et cash-back!
Avant d’entrer dans le vif du sujet, remarquons qu’une pratique courante dans le e-commerce est également désignée sous le nom de cash-back. Elle consiste à bénéficier de remboursements lorsqu’on procède à des achats en ligne. Et ce n’est pas le cashback dont nous parlerons par la suite.
Alors, comment fonctionne ce cash back ? Des prestataires proposant leurs services en ligne nouent des partenariats avec des marchands afin de promouvoir sur leurs sites les marques de ces marchands. Dans le cadre de ce partenariat, des liens d’affiliation leur sont fournis. Ces liens leur permettent de recevoir une commission chaque fois qu’un de leurs clients procède à un achat ; commission qu’ils partagent en retour avec le client acheteur.
Ils sont des dizaines de prestataires à proposer aujourd’hui ce système de cash back en France. Pour en profiter, vous vous rendez donc sur le site du prestataire de votre choix et vous vous inscrivez pour devenir client. Une fois inscrit, vous vous connectez et vous visitez la page consacrée au cash back. Vous y trouverez une liste des marchands partenaires et les montants que vous recevrez en achetant chez chacun d’eux (les montants représentent des pourcentages de votre achat).
Après avoir identifié le marchand qu’il vous faut, vous cliquez sur le lien prévu pour les achats sur son site (parfois, il faut simplement cliquer sur l’image de la marque pour être redirigé vers le site du marchand). Une fois sur le site du marchand, il ne vous reste plus qu’à procéder à votre achat. Dès que celui-ci est validé, le marchand vous identifie grâce à un cookie déposé sur le site lors de votre redirection (d’où l’importance d’être connecté chez votre prestataire au moment de votre transaction). Il est donc versé directement sur votre compte chez le prestataire, le pourcentage de votre achat que vous devez recevoir en remboursement.
Notons que ce système de cash back n’est plus seulement proposé en ligne. Certains prestataires permettent maintenant à leurs clients d’en bénéficier suite à des achats en magasin.
Méfiez-vous également des arnaques car le cashback de ce type a souvent servi à justifier des carambouilles.
Dans la suite de cet article, nous ne nous intéresserons pas à ce cash back de « remboursement », mais plutôt au cashback de retrait d’espèce. Dès le paragraphe suivant, vous réaliserez qu’il y a une grande différence entre ces deux cashback.
Cash back : définition et fonctionnement
Le cash back est un service qui vous permet en tant que consommateur de retirer de l’argent en espèces chez un commerçant lorsque vous payez chez lui à l’aide d’une carte bancaire. Le fonctionnement est bien simple : lors de votre achat, vous payez plus que le montant que vous devez et la différence vous est rendue en espèce par le marchand.
À titre d’illustration, supposons que vous désirez retirer 50 euros de votre carte bancaire. Vous vous rendez chez le marchand et vous achetez par exemple un bien coûtant 10 euros. Mais au moment de régler votre achat, vous payez 60 euros. Le marchand vous rend alors en espèces les 50 euros supplémentaires que vous avez payés.
Bien connu dans de nombreux pays de l’Union européenne, ce service de cash back était méconnu en France jusqu’au 2 février 2019 où il est rendu possible par la transposition d’une directive européenne. Depuis cette date donc, tout marchand désireux d’offrir ce service peut le faire en suivant la procédure prévue à cet effet.
Si vous êtes consommateur, vous pourrez donc vous rendre chez tout marchand offrant le service pour en bénéficier.
Avantages et inconvénients du cash back
Le service de cash back présente des avantages non seulement pour le consommateur, mais aussi pour le marchand.
Pour le consommateur, le service rend les retraits en espèce plus faciles, plus rapides et plus disponibles. Le consommateur gagne beaucoup de temps lorsqu’il décide de faire une opération de retrait.
Mais le cash back est encore plus avantageux pour certains consommateurs :
- ceux habitant dans les milieux ruraux où de nombreuses agences bancaires ont fermé ces dernières années et où les distributeurs automatiques de billets (DAB) se font de plus en plus rares. Ils ne sont plus obligés de parcourir une longue distance pour trouver un DAB ;
- les personnes à mobilité réduite craignant parfois l’utilisation des DAB. Chez un marchand, ils se sentiront plus en sécurité.
Pour le commerçant, le cash back pourra permettre d’élargir et de fidéliser les clients. En effet, en proposant le cash back, le marchand offre un service de proximité supplémentaire qui pourra lui permettre de développer d’élargir ses clients et par la même occasion de développer son chiffre d’affaires.
Par ailleurs, le commerçant peut décider de percevoir une commission sur chaque opération de cash back. Dans ce cas, ce service lui fait encore une source de revenus supplémentaire.
En ce qui concerne les inconvénients, on en distingue un notable : la limitation du montant retirable. En effet, comme vous le verrez dans le paragraphe suivant, la loi limite le montant que peut percevoir un consommateur lors d’une opération de cash back. Le consommateur n’est donc pas en mesure de retirer toutes les sommes qu’il désire.
Par ailleurs, certains marchands peuvent choisir de percevoir des commissions sur les opérations de cash back. Chez ces marchands, les consommateurs devront donc payer des frais en échange des avantages dont ils peuvent bénéficier avec le service.
Cash back, un service réglementé par la loi
Comme nous l’avons déjà dit, il n’est absolument pas obligatoire pour un commerçant d’offrir le service du cash back. Mais celui qui décide de le faire doit respecter quelques exigences de la loi.
La première est l’affichage de certaines informations à leurs lieux d’encaissement ou à proximité de leurs terminaux de paiement. Ces informations comprennent :
- la liste des moyens de paiement acceptés ou refusés (notons que dans la pratique, seuls les paiements par carte bancaire peuvent permettre de retirer de l’espèce) ;
- le montant minimal que doivent faire les achats du consommateur pour qu’il soit possible de lui fournir des espèces ;
- le montant maximal que peut rendre le marchand en espèce ;
- l’indication du caractère payant ou gratuit du service. Dans le cas où c’est payant, la commission à percevoir doit être précisée, toutes taxes comprises (TTC).
Notons par ailleurs que la loi fixe à 1 euro, le montant minimal d’achat pouvant donner lieu à un retrait d’espèces dans le cadre du cash back. Aussi, le montant maximal qu’un marchand peut rendre en espèce est fixé à 60 euros.
Le non-respect de ces obligations peut donner lieu à une contravention de 5e classe : 1500 euros d’amende si le marchand est une personne physique et 7500 euros d’amende s’il est une personne morale.