La Lettre de Change Relevée ou LCR

La lettre de change relevée (LCR) est un outil de paiement dématérialisé, destiné aux transactions commerciales entre professionnels, permettant au fournisseur d’obtenir une garantie de paiement à échéance sans que l’acheteur ne règle immédiatement. En effet, par l’intermédiaire de la LCR, le client bénéficie d’une souplesse pour sa trésorerie, en différant le paiement jusqu’à une date prédéfinie. Côté fournisseur, ce mécanisme permet de sécuriser les créances, voire d’obtenir un paiement anticipé auprès de sa banque moyennant une commission, si le besoin de liquidités se fait sentir.

3 aspects majeurs différencient la LCR du chèque bancaire, et expliquent son intérêt pour les entreprises :

  1. Liquidité non immédiate requise : Contrairement au chèque, qui impose au débiteur de disposer des fonds au moment de son émission, la LCR exige simplement que les fonds soient présents à la date d’échéance. Ainsi, le débiteur peut écouler sa marchandise avant de régler sa dette, sans avoir à recourir à un crédit immédiat.
  2. Contrôle de l’encaissement : Bien qu’un chèque puisse être postdaté, le bénéficiaire n’a aucune obligation légale de respecter cette date d’encaissement, d’après l’article L131-31 du Code monétaire et financier, et la postdatation reste illégale en pratique. En revanche, la date de paiement de la LCR est fixée contractuellement, apportant plus de prévisibilité au débiteur.
  3. Possibilité d’intérêts : La LCR peut inclure des intérêts fondés sur la période de paiement différé, avantage non disponible avec le chèque. Cette flexibilité en fait un outil attractif dans les négociations commerciales, permettant aux créanciers d’obtenir un rendement supplémentaire.

Traitement comptable de la LCR

Le traitement de la LCR varie selon qu’elle représente une dette ou une créance :

  • LCR à payer (dette fournisseur) : Lors de l’acceptation, le compte fournisseur (401) est débité et le compte “fournisseurs – effets à payer” (403) est crédité. Au moment du règlement, le compte 403 est débité, et le compte bancaire (512) est crédité.
  • LCR à recevoir (créance client) : Lorsque la créance est acceptée, le compte “clients – effets à recevoir” (413) est débité, tandis que le compte client (411) est crédité. Lors de l’encaissement, le compte bancaire (512) est débité, et le compte 413 est crédité.

Conformité de la LCR

Pour être valide, la LCR, standardisée par le Comité français d’organisation et de normalisation bancaires (CFONB), doit comporter :

  • le montant dû ;
  • la date et le lieu d’émission ;
  • les coordonnées complètes du créancier, y compris la signature ;
  • les informations du débiteur, incluant adresse et coordonnées bancaires ;
  • la date d’échéance. En l’absence de celle-ci, la somme est exigible dès la présentation de la lettre.

Ce cadre rigoureux fait de la LCR un levier de gestion de trésorerie structurant et attractif pour les entreprises, qui cherchent des alternatives fiables au chèque pour sécuriser leurs transactions et bénéficier de conditions de paiement souples et négociables.

A propos de La Lettre de Change Relevée ou LCR

Laissez un commentaire ou posez une question

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.