L’année 2024 marque un tournant inédit pour la Banque de France, qui affiche une perte nette de 7,7 milliards d’euros, un niveau jamais atteint dans son histoire. Ce déficit, qualifié d’ »exceptionnel » par le gouverneur François Villeroy de Galhau, est le résultat d’une conjoncture économique défavorable, marquée par les séquelles de la crise sanitaire du Covid-19 et les répercussions économiques de la guerre en Ukraine.
Une perte historique pour la Banque de France
Cette situation n’a aucun précédent dans l’histoire de l’institution monétaire française. La Banque de France, qui joue un rôle central dans la régulation financière et la politique monétaire, n’avait jamais connu un tel déficit. Selon son gouverneur, cette situation est la conséquence directe de l’enchaînement de crises successives qui ont fragilisé l’économie mondiale.
Les causes de cette perte s’expliquent par plusieurs facteurs :
- Les taux d’intérêt élevés pratiqués par la Banque centrale européenne (BCE) ont réduit la rentabilité des opérations de refinancement.
- L’impact de l’inflation persistante qui a contraint la BCE à maintenir une politique monétaire restrictive.
- Les engagements financiers pris pendant la crise du Covid-19, dont certains effets continuent de peser sur les comptes de l’institution.
Une amélioration attendue en 2025
Malgré cette situation préoccupante, les perspectives pour 2025 sont légèrement plus optimistes. Selon les prévisions de la Banque de France, la perte devrait être moins importante l’année prochaine, grâce à un ajustement progressif des politiques monétaires et à une stabilisation des marchés financiers.
Toutefois, plusieurs incertitudes demeurent :
- L’évolution des taux d’intérêt décidée par la BCE.
- La croissance économique en France et en zone euro, qui reste fragile.
- Les tensions géopolitiques mondiales, notamment en Ukraine et au Moyen-Orient, qui peuvent encore perturber les marchés.
Quelles conséquences pour l’économie française ?
Même si la Banque de France n’est pas une entreprise privée et n’est donc pas soumise aux mêmes impératifs de rentabilité, une perte d’une telle ampleur pourrait avoir des répercussions sur les finances publiques et la capacité d’action de l’institution.
Par ailleurs, cette situation pose la question de l’efficacité des politiques monétaires actuelles et de leur impact sur la stabilité financière en France. Si les taux d’intérêt restent élevés trop longtemps, cela risque d’étouffer la croissance et d’aggraver les difficultés économiques des entreprises et des ménages.
Avec un déficit record de 7,7 milliards d’euros en 2024, la Banque de France traverse une période difficile, reflet des tensions économiques globales. Si une amélioration est attendue en 2025, la prudence reste de mise, tant les incertitudes économiques et monétaires demeurent nombreuses. Il faudra suivre de près les prochaines décisions de la BCE et leur impact sur l’économie française.
