L’Intelligence artificielle (IA) fait fantasmer, délirer le monde entier. On lui prête des qualités, des capacités, des défauts, des dangers extra ordinaires et comme d’habitude on exagère.
Il n’en reste pas moins que bien utilisée, l’IA peut SIMPLIFIER pas mal de tâches et notamment aider le particulier investisseur en lui donnant des moyens d’investigation et de traitement de l’information qu’il n’a pas jusqu’à présent.
Alors concrètement, comme utiliser l’IA pour gagner + en tant qu’investisseur particulier ?
(On ne parle pas d’investissement dans Nvidia ou Microsoft mais de l’utilisation concrète de l’IA).
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, vous n’avez pas besoin d’être un expert en IA pour profiter de ses capacités analytiques.
Des outils comme ChatGPT, Gemini, Copilot ou Claude, bien qu’ils ne soient pas explicitement conçus pour l’analyse financière, peuvent se révéler être une super aide dans la compréhension des marchés et dans la définition d’une stratégie de placement efficace. Ces IA sont loin d’être parfaites, mais elles possèdent une capacité de synthèse qui surpasse les moteurs de recherche traditionnels. Par exemple, ChatGPT, dans sa version payante, est maintenant complètement connecté à Internet (SearchGPT) et accède ainsi à des données récentes, une vraie plus-value face aux informations parfois obsolètes de Google.
Attention car à la base, la vraie valeur des IA n’est pas de fournir des réponses à des questions qu’on pourrait poser à Google.
La vraie valeur des IA est d’extraire, d’analyser, de résumer ou présenter, de trier, des masses d’informations, exactement comme si vous aviez un stagiaire infatigable à votre service.
En d’autres mots, que vous vouliez comprendre le fonctionnement des comptes à terme, découvrir les NFT, ou même apprendre comment acheter et vendre des actions, ces outils peuvent déjà vous aider. Mais leur véritable atout réside dans leur capacité à analyser en profondeur une entreprise, à identifier ses points forts et faibles et à offrir une vision claire de sa santé économique.
Par exemple, si vous demandez à ChatGPT de comparer les dividendes versés par Sanofi, LVMH et Hermès en 2023, l’IA vous répondra sans problème: LVMH a versé un dividende total de 13 euros par action, avec un acompte de 5,50 euros en décembre 2023 et un solde de 7,50 euros prévu pour avril 2024. Hermès, de son côté, a distribué 25 euros par action, dont 10 euros sous forme de dividende exceptionnel, tandis que Sanofi s’est contenté de 3,76 euros par action pour la même période. Le plus intéressant est que l’IA cite ses sources et fournit des liens vers les données d’origine, offrant ainsi une vérifiabilité essentielle dans un univers où la précision est primordiale.
Mais le plus intéressant est qu’en fournissant des sources de données sur des actions, l’IA pourra sans problème vous comparer les bénéfices, les PER, les progressions ou baisses de cours de bourse en les comparant entre plusieurs actions, par rapport à des indices, etc, etc..
Si vous voulez chercher une corrélation possible entre le volume d’actions échangées chaque jour sur 6 mois et la valeur d’une action et comparer les résultats du coefficient de corrélation entre plusieurs actions, l’IA vous fait ça facilement.
Comment ? Parce que les demandes que vous faites peuvent se faire en langage naturel !
Pas besoin de savoir coder ou de savoir faire des macros sur Excel (qui d’ailleurs, avec Copilot de Microsoft, permet aussi de traiter des centaines de milliers de données en langage naturel).
Quel est le secret ultime pour bien utiliser l’IA pour vos investissements ?
Nous l’avons écrit plus haut, l’IA ne doit pas être utilisée comme on utilise Google. On peut lui poser des questions mais il est plus intéressant de l’utiliser comme « faiseur », comme assistant pour FAIRE des choses, des calculs, des analyses.. mais pour performer, il y a un truc.
Il faut donner à l’IA, dans l’ordre (le prompt) que vous lui donnez un rôle et un contexte.
Nous vous donnons un bon moyen mnémotechnique: RCT.
R comme rôle. C comme contexte et T comme tâche.
Par exemple:
Tu es un analyse financier de la salle des marchés de la Société Générale, spécialisé dans l’industrie agro-alimentaire. Tu es particulièrement bon dans tes prévisions pour les valeurs classiques de la bourse dans ce domaine comme NOM, NOM, NOM.
Tu écris chaque semaine une lettre confidentielle pour les investisseurs ayant 10000 euros à placer en bourse dans les valeurs agro-alimentaires. Selon l’ambiance politique et économique actuelles (lien 1 source, lien 2 source pour ces « ambiances »),
Ecris tes recommandations de placements en les justifiant par des chiffres et des données.
Dans l’exemple qui précède, nous ne demandons pas de calculs ou autres mais de faire des recommandations.
En commençant par ce type de prompts, vous comprendrez tout de suite la valeur ajoutée réelle que vous pouvez tirer de l’IA (essayez simplement de demander « Ecris tes recommandations de placements en les justifiant par des chiffres et des données. » et vous verrez la différence).
Ensuite, vous pouvez progresser avec des prompts de plus en plus fins (par exemple de demander à l’IA de se corriger elle-même) –> Principes pour faire des bons prompts
Dans le monde de la finance professionnelle, l’IA est déjà utilisée pour la gestion des risques, aidant les banques à évaluer la solvabilité des emprunteurs, ou pour l’analyse prédictive des marchés. Aujourd’hui, les banques et fonds d’investissement développent des modèles d’IA capables d’interpréter des montagnes de données financières, économiques et géopolitiques. Si certains voient l’IA comme un oracle capable de prédire l’avenir des marchés, d’autres la considèrent comme un simple outil parmi d’autres, certes puissant, mais toujours perfectible.
Prenons l’exemple de Blackrock, le géant de la gestion d’actifs avec 9.000 milliards de dollars sous gestion. Depuis 3 décennies, ce fonds utilise Aladdin, un logiciel d’analyse de risque qui s’appuie sur des algorithmes prédictifs et sur l’IA pour guider ses stratégies. Ce système repose sur un supercalculateur parmi les plus puissants au monde, révélant ainsi l’ampleur des ressources mises en œuvre pour distiller des prédictions et influencer les marchés.
En France, les pouvoirs publics commencent à réguler ces pratiques. Au printemps, l’Autorité européenne des marchés financiers (Esma) a rappelé aux acteurs de la finance qu’ils doivent superviser l’utilisation de l’IA et informer leurs clients des processus impliqués. L’objectif est simple : éviter les biais de modèles trop souvent alimentés par des données incomplètes ou erronées, et garantir une transparence maximale. Ce point est évidemment essentiel pour tout investisseur souhaitant comprendre les limites de l’IA et mieux appréhender les risques associés.
La capacité à synthétiser et vulgariser des masses de données rend l’IA incontournable, mais il est nécessaire de rester vigilant quant aux informations qu’elle fournit. En finance, aucune technologie ne peut prétendre être infaillible, et l’esprit critique reste votre meilleur allié. Pour ceux qui cherchent à maximiser leurs rendements, l’IA peut être un assistant précieux, mais il ne faut jamais oublier que chaque investissement comporte des risques qu’il convient de comprendre et de maîtriser.
Et surtout, il faut utiliser l’IA comme faiseur pour la besogne et les tâches que vous avez du mal à faire par manque de temps ou de connaissances techniques plutôt que d’utiliser l’IA comme un Google plus pratique.
Autre prompt efficace: CAR –> Comment utiliser ChatGPT (ou autre IA) comme outil prédictif