Les fonds « value » investissent dans des titres dont la valeur est momentanément décotée et les revendent dès lors qu’ils reviennent à une valeur plus proche de la réalité.
Ces fonds sont plus défensifs que les fonds de croissance: ils profitent moins d’un marché boursier très porteur mais souffrent moins dans la baisse.
Comprendre la gestion value : une approche d’investissement à contre-courant
La gestion dite « value » repose sur une stratégie simple en apparence : repérer des actions sous-évaluées par le marché, c’est-à-dire des titres dont le prix est inférieur à leur valeur réelle. L’idée est que ces écarts finissent par se corriger et que l’investisseur bénéficie alors d’un rattrapage du cours. Mais dans la pratique, cette approche exige une analyse approfondie et une capacité à distinguer une véritable opportunité d’un mirage financier.
Les entreprises qui entrent dans cette catégorie ont généralement une croissance du chiffre d’affaires et des bénéfices inférieure à la moyenne du marché. Ce sont des sociétés dont les perspectives de développement ne font pas rêver les investisseurs, mais qui compensent souvent cette relative stagnation par des dividendes élevés. L’argument avancé en faveur de ces valeurs est leur résilience : étant déjà peu prisées, elles auraient une meilleure tenue en cas de turbulence sur les marchés.
Cependant, ce raisonnement ne suffit pas. Pour espérer une revalorisation de l’action, encore faut-il que l’entreprise dispose de solides fondamentaux et d’un potentiel de rebond. Certaines actions restent sous-évaluées indéfiniment, faute d’un véritable moteur de croissance. C’est là qu’intervient le travail du gestionnaire d’actifs, dont la mission est d’analyser en profondeur la situation financière, le modèle économique et les perspectives de l’entreprise. La décote ne doit pas être un simple reflet de faiblesses structurelles ou de problèmes chroniques qui plombent la rentabilité de l’entreprise.
Comment investir sur des valeurs sous-évaluées ?
Il est possible d’investir directement dans des actions considérées comme « value ». Certains secteurs sont historiquement plus susceptibles de receler de telles opportunités, notamment la finance, l’énergie, les matières premières, les télécommunications et l’industrie. Ces entreprises, souvent bien établies, possèdent des actifs tangibles et une activité qui génère des revenus réguliers, mais elles peuvent souffrir d’un désintérêt passager des investisseurs.
L’autre option consiste à passer par des fonds d’investissement spécialisés dans la gestion value. Ces fonds sélectionnent des actions en appliquant des critères stricts et diversifiés : ratios de valorisation attractifs, niveau d’endettement maîtrisé, rendement des dividendes, positionnement concurrentiel. L’avantage de cette approche est qu’elle permet de déléguer l’analyse à des experts, mais elle implique aussi des frais de gestion qui peuvent grignoter la rentabilité des placements.
La gestion value est une stratégie de long terme. Le marché met parfois des années avant de reconnaître la vraie valeur d’une entreprise. La patience et la capacité à supporter des périodes de sous-performance (exactement ce que conseille Warren Buffet) sont donc indispensables pour tirer parti de ce type d’investissement. Comme toujours en bourse, la promesse d’un gain futur repose sur une prise de risque calculée et une analyse rigoureuse.