Avec un taux affiché à 3 % net, le livret A semble plus intéressant que jamais. C’est vrai… si on le compare à son propre passé. Mais en réalité, votre argent dort. Et surtout, il perd de la valeur chaque année, sans que vous en ayez conscience.
En 2024, l’inflation annuelle en France s’est établie à 1,8 %, en net recul par rapport aux années précédentes. Cela pourrait faire croire à une épargne « protégée ». Mais c’est oublier que :
Imaginons 10 000 € placés sur un livret A pendant 1 an :
Rendement réel net d’inflation : 120 €
Autrement dit, vous gagnez moins que ce que vous croyez, et bien moins que ce que vous pourriez.
De nombreux Français laissent leur épargne :
Résultat : des milliards d’euros qui dorment dans des placements inertes, alors que le coût de la vie, lui, continue d’augmenter.
Ce système d’épargne ultra-liquide profite surtout… aux banques elles-mêmes. L’épargne réglementée, une fois collectée, est centralisée à la Caisse des Dépôts (livrets A, LDDS), ou réutilisée en prêts à faible taux. Dans les deux cas, votre argent travaille – mais pas pour vous.
Pire : les grandes banques proposent encore à leurs clients des produits de bilan à 0,50 % ou 1,20 % brut, habillés de termes rassurants mais incapables de battre l’inflation, même modérée.
Ironiquement, ceux qui ont mis de côté « pour se protéger » sont aussi ceux qui perdent le plus sans le voir venir. L’illusion du rendement net, la complexité des fiches d’information financière et l’inertie administrative empêchent une vraie réallocation de l’épargne vers des supports plus justes.
Exemple : une assurance-vie ouverte il y a 12 ans, non revue depuis, rapporte souvent moins de 2 % net, avec des frais d’entrée ou de gestion supérieurs à 0,75 %. Sur 10 ans, cela représente plusieurs milliers d’euros perdus. Et c’est encore pire quand on passe par la gestion pilotée, vendue pour être plus performante alors qu’elle est souvent moins performante du fait des frais. Voir également PER ou Assurance-vie en gestion pilotée: attention au risque !
Voici quelques réflexes simples à adopter immédiatement :
En 2024, le livret A a été présenté comme un produit protecteur, avec un taux maintenu à 3 % malgré une baisse de l’inflation. Une bonne nouvelle ? Pas vraiment. Ce gel du taux sert davantage la stabilité budgétaire que le rendement individuel. L’État finance à bas coût, les ménages croient être gagnants… mais leurs économies s’érodent.
L’épargne ne doit pas être passive. Même prudente, elle peut être efficace si elle est diversifiée, actualisée et pilotée.
En 2024, les Français ont laissé dormir des dizaines de milliards d’euros dans des produits mal rémunérés. Non pas par ignorance, mais faute de pédagogie, d’outils concrets, et d’incitations réelles.
Alors avant de vous féliciter de vos 300 € d’intérêts sur l’année, posez-vous la vraie question : combien avez-vous réellement perdu, sans le savoir ?
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