Alors que les banques en ligne sont moins chères que les banques « classiques », comment cela se fait-il qu’elles n’aient pas mangé ces dernières, qui d’ailleurs n’offrent pas vraiment de « services » ?
Les banques en ligne, établissements sans agences physiques misent sur des frais réduits, voire la gratuité des cartes de paiement, pour attirer de nouveaux clients.
Malgré des économies substantielles à la clé (voir notre article Meilleures banques en ligne), les Français restent frileux à l’idée de quitter les banques traditionnelles. Selon une étude récente, les frais bancaires annuels pourraient être réduits de 318 euros en passant d’une banque classique à une banque en ligne. Malgré cette incitation financière évidente, seulement 7 % des Français ont changé de banque en 2022, et parmi eux, à peine un tiers a opté pour une banque en ligne.
La majorité des clients semblent encore attachés au confort apparent que leur offre la présence d’agences physiques. Beaucoup imaginent que leurs économies sont plus « en sécurité » parce qu’elles sont associées à un lieu concret, une agence où ils peuvent se rendre en cas de problème. Une idée pourtant bien éloignée de la réalité : que l’argent soit déposé dans une banque traditionnelle ou en ligne, il reste avant tout une donnée numérique, une simple ligne dans un fichier informatique.
Beaucoup de clients pensent également qu’ils auront un meilleur contact ou meilleur service avec une banque classique. Si ça peut être vrai en petite province, c’est loin d’être le cas ailleurs où les « conseillers » bancaires changent en permanence et où les erreurs humaines ou l’absence de rigueur sont légions. Comparativement, les banques en ligne sont beaucoup plus rigoureuses car les procédures et leur respect sont le coeur de leur activité.
Pour compenser cette faiblesse, les banques en ligne proposent des tarifs extrêmement attractifs, incluant souvent la gratuité des opérations de base, des frais de tenue de compte, des virements, des oppositions, voire des retraits à l’étranger. Il y a souvent aussi des bonus de bienvenue pour les nouveaux clients. En parallèle, elles rationalisent leurs coûts de fonctionnement en supprimant l’infrastructure coûteuse des agences physiques. Cela leur permet d’attirer des clients en quête d’économies sans sacrifier la rentabilité.
Les économies réalisées ne sont pas négligeables. En France, les frais bancaires moyens s’élèvent à environ 400 euros par an. Passer à une banque en ligne permettrait de réduire cette facture de près de 100 euros, voire plus selon l’usage. Revolut, par exemple, met en avant des économies potentielles allant jusqu’à 200 euros par an. Ces arguments chiffrés, bien que convaincants sur le papier, peinent pourtant à séduire une majorité de Français, pour qui la proximité d’une agence reste synonyme de sécurité et de confiance.
Les banques en ligne ne sont pas toutes des acteurs totalement autonomes et déconnectés des grandes institutions bancaires traditionnelles. En réalité, beaucoup d’entre elles sont des filiales de groupes bancaires bien établis. Par exemple, HelloBank et Compte Nickel appartiennent à BNP Paribas, Boursorama est affiliée à la Société Générale, et BforBank dépend du Crédit Agricole. Ces liens permettent d’offrir certains services impossibles pour les banques uniquement digitales, comme la remise de chèques ou de dépôts en espèces et bien sûr certains types de crédits via les agences des maisons mères. Cette stratégie hybride est pensée pour rassurer les clients en leur offrant le meilleur des deux mondes : des tarifs compétitifs et la possibilité d’accéder à des services physiques si besoin.
Ces banques en ligne existent depuis le début des années 2000, d’abord sous la forme de courtiers, avant de se diversifier pour proposer une gamme complète de produits bancaires. Ce modèle hybride a ensuite séduit de plus en plus de jeunes actifs et d’épargnants qui recherchaient la flexibilité, mais aussi une certaine sécurité institutionnelle. Pour ces clients, les banques en ligne représentent souvent une solution secondaire, une alternative plus moderne et moins coûteuse, tout en conservant leur compte principal dans une banque traditionnelle.
Attention quand même à la confusion. SG propose une banque en ligne SG (avec beaucoup de pub d’ailleurs et une grosse offre de Bienvenue) qui concurrence sa propre filiale Boursobank (Boursorama). Quels sont les avantages de l’une ou de l’autre par rapport à sa « concurrente » interne ? Mystère et flou ..
Les néobanques, comme Revolut, N26 ou Bunq, vont encore plus loin dans la modernisation de l’offre bancaire. Elles misent sur une expérience entièrement numérique et sur des innovations qui facilitent l’adhésion et l’utilisation quotidienne. Par exemple, Revolut propose la création de comptes par reconnaissance faciale, supprimant ainsi la nécessité d’envoyer des justificatifs physiques. Leur croissance est fulgurante, avec des millions de nouveaux clients à travers l’Europe, et une offre qui commence même à inclure des produits plus complexes, tels que des prêts immobiliers en test en Irlande et en Lituanie.
ATTENTION car les « neobanques » ne sont pas vraiment parfois des banques avec une licence bancaire. Certaines sont juste des intermédiaires avec du service, souvent meilleur qu’une banque classique mais sans avoir le même niveau de garantie en cas de problèmes: Peut-on avoir confiance en la garantie de “banques” comme Qonto, N26, Morning ou le Compte Nickel ?
Leur stratégie de « snacking bancaire » vise à attirer les utilisateurs en proposant des services de base gratuitement, puis en ajoutant des options payantes au fur et à mesure que le client s’habitue à leur usage. Ainsi, une carte de paiement Revolut, qui permet de bénéficier de taux de change intéressants lors de voyages à l’étranger, est d’abord gratuite. Ensuite, pour accéder à d’autres fonctionnalités, le client devra payer. Cette approche permet aux clients de tester les services sans engagement initial, augmentant les chances de les fidéliser sur le long terme.
Malgré ces innovations et les économies évidentes, la banque en ligne reste souvent une option complémentaire pour de nombreux utilisateurs. Les raisons de cette méfiance sont multiples et toujours les mêmes : la crainte de la technologie, la peur de perdre un interlocuteur physique capable de résoudre un problème en face à face, ou encore le manque de confiance envers des institutions perçues comme moins solides. Le fait que les banques en ligne elles-mêmes continuent de s’adosser aux grandes banques traditionnelles prouve bien que la confiance reste un enjeu central, et que la transition vers un modèle entièrement digital est loin d’être achevée, d’autant plus qu’une seule banque en ligne est rentable actuellement: Boursorama.
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