L’intelligence artificielle s’infiltre partout, y compris dans la gestion de notre argent. Robo-advisors, assistants virtuels, chatbots d’investissement : l’IA devient l’intermédiaire entre l’épargnant et son argent. Mais avant de se laisser séduire par ces outils soi-disant innovants, mieux vaut garder les yeux ouverts. Parce qu’en matière de finance, ce qui brille n’est pas toujours fiable. (Voir aussi Comment l’IA change la donne pour les investisseurs).
L’IA financière ne dort jamais. Elle peut trier, analyser et exploiter en quelques secondes une masse de données que ni vous ni votre conseiller n’auriez eu le temps d’examiner. En théorie, cela permet d’identifier des opportunités ou de gérer un portefeuille de manière réactive. Sauf qu’en pratique, ces modèles fonctionnent comme des boîtes noires. On vous dit que votre profil de risque est “modéré” et que vous devriez investir dans tel ou tel produit… mais sur quelle base exactement ? Impossible à vérifier.
En fait, quand un humain ou un système traditionnel donne conseil, on peut connaître son raisonnement et sa logique. Quand l’IA, comme une religion, donne une solution, cette dernière est affirmée comme étant « vraie »et « bonne » mais on ne peut suivre le raisonnement, la logique qui a conduit à la « solution ».
Ces modèles s’appuient sur des algorithmes formés à partir de données historiques. Si les données d’origine sont biaisées, les recommandations le seront aussi. Et surtout, ils sont incapables de prévoir l’imprévisible : un choc géopolitique, une crise sanitaire, une faillite bancaire, un retournement brutal de marché. l’IA s’appuie sur le passé .. Comme disait LaPalisse: un quart d’heure avant sa mort, un homme est vivant.
Certains prestataires vont jusqu’à faire de la « recommandation personnalisée » leur argument de vente. Mais cette personnalisation repose sur vos données personnelles, parfois très sensibles : habitudes de consommation, comportements en ligne, historique d’épargne… En confiant ces éléments à une IA, vous acceptez d’être profilé, parfois à votre insu, pour recevoir des conseils ou des offres plus ou moins pertinentes — ou plus ou moins rentables pour la plateforme qui les propose.
Et surtout, qui contrôle ce que l’algorithme fait de vos données ? Trop souvent, la transparence est minimale, et la réglementation en retard. Vous signez des CGU sans les lire, vous cochez une case, et voilà comment vous vous retrouvez à “accepter” une gestion automatisée opaque.
Autre piège : l’emballage marketing. Certains outils d’IA sont mis en avant par des influenceurs, sur YouTube, TikTok ou Instagram, qui n’ont aucune compétence financière mais perçoivent des commissions d’affiliation. Derrière une vidéo “investir en bourse avec l’IA” ou “le robot qui double votre capital”, se cache souvent une stratégie d’acquisition agressive. Et quand il y a une arnaque derrière, il est souvent trop tard. –> Comment détecter une arnaque financière ?
Une IA ne peut pas anticiper vos objectifs de vie, vos contraintes personnelles, ou l’impact émotionnel d’un investissement. Elle ne vous rappellera pas non plus que les performances passées ne préjugent jamais des performances futures, que les placements boursiers comportent un risque de perte en capital, ou que certains produits sont inadaptés à votre situation.
Et surtout, en cas de litige, vous ne parlerez pas à l’algorithme. Vous devrez affronter un service client souvent injoignable ou vous heurter à l’opacité juridique d’une plateforme enregistrée à l’étranger.
Avant de confier vos économies à un robot, posez les bonnes questions :
Enfin, souvenez-vous que le fait d’avoir une interface fluide et un discours technique ne garantit rien. Les arnaques les plus efficaces sont souvent les plus séduisantes.
Derrière les promesses d’intelligence artificielle, il y a toujours un modèle économique. Et ce modèle n’a qu’un objectif : générer des profits pour la plateforme qui l’exploite. Votre intérêt passe souvent après. Si vous ne comprenez pas comment fonctionne un outil ou ce qu’il fait avec vos données, ne l’utilisez pas. Et si une promesse semble trop belle pour être vraie, c’est généralement le cas.
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