Les Credits Default SWAPS (CDS) sont des contrats financiers de protection entre acheteurs et vendeurs. L’acheteur verse une prime, exprimée en points de base (un centième d’un point de pourcentage) par an en fonction du notionnel de l’actif, au vendeur qui promet de compenser les pertes de l’actif de référence en cas d’événement de crédit.
Le vendeur n’a pas d’ obligation de mettre de côté des fonds pour garantir la transaction, il reçoit des primes périodiques et augmente ses avoirs sans nul investissement en capital si aucun événement de crédit n’a lieu jusqu’à maturité du contrat.
SI l’événement de crédit arrive, événement plus ou moins probable mais très coûteux, le vendeur doit faire un paiement contingent.
Le marché des CDS représenterait plus de 54 000 milliards de dollars actuellement et personne ne sait exactement qui est lié à qui via ce marché.
Cela entraîne la propagation des problèmes puisque comme dans les dominos, les banques et autres organismes de crédit ayant souscrit des CDS font tomber leurs vendeurs. C’est ainsi qu’ils ont joué un rôle central dans la crise financière de 2008 et ont été accusés d’avoir aggravé la crise de la dette grecque. Cependant, il ne faut pas se méprendre sur leur utilité première : un CDS est avant tout un instrument de couverture contre le risque de défaut d’un émetteur, semblable à une assurance contre la faillite d’une entreprise ou d’un État.
Un CDS est un contrat passé entre 2 parties : l’acheteur et le vendeur de la protection. L’acheteur paie une prime annuelle au vendeur pour se protéger contre le risque de non-remboursement d’une dette. En cas de défaut de l’émetteur sous-jacent, le vendeur de CDS indemnise l’acheteur pour la perte subie. Prenons un exemple simple : si une banque craint qu’une entreprise à laquelle elle a prêté de l’argent ne soit pas en mesure de rembourser, elle peut acheter un CDS pour se couvrir. En échange d’une prime versée chaque année, si l’entreprise fait défaut, la banque recevra une compensation.
Ce mécanisme a permis aux institutions financières de réduire leurs exigences en capitaux propres, car la couverture par des CDS diminue leur risque apparent. Mais cette dynamique a également attiré des critiques, car elle a encouragé un comportement spéculatif, surtout lorsque les CDS ont commencé à être utilisés pour parier sur des défauts, sans que l’acheteur détienne réellement les actifs sous-jacents.
Les banques sont les acteurs les plus présents sur ce marché, tant comme acheteurs que comme vendeurs de protection. Environ la moitié des protections offertes sont vendues par des institutions financières, qui cherchent à minimiser leur exposition au risque. Par ailleurs, les compagnies d’assurance se sont également fortement impliquées, souvent en tant que vendeurs de protection. Leur modèle économique repose sur la perception de primes régulières, sans obligation de constituer des fonds pour couvrir les transactions, ce qui rend ce produit attractif.
Enfin, les fonds d’investissement, en particulier les hedge funds, représentent un tiers des transactions sur les CDS. Leur stratégie repose souvent sur l’arbitrage des écarts entre les spreads de crédit, c’est-à-dire la différence entre les taux d’intérêt offerts par des emprunteurs risqués et ceux offerts par des emprunteurs sans risque.
Un CDS est défini par plusieurs paramètres clés :
Ces caractéristiques permettent aux institutions de négocier ces contrats de gré à gré, avec une grande flexibilité, ce qui a aussi rendu ce marché opaque et difficile à réguler.
L’une des raisons pour lesquelles les CDS sont si controversés tient à leur rôle dans la spéculation. Contrairement à une assurance classique où l’on ne peut assurer que des biens dont on est propriétaire, les CDS permettent à une institution de parier sur la faillite d’une entreprise sans même détenir ses titres. Ce détournement de la fonction première des CDS a conduit à un gonflement sans précédent du marché. Entre 2003 et 2008, le volume des encours notionnels est passé de 3 780 milliards de dollars à plus de 60 000 milliards de dollars. En 2017, le marché avait reculé à 9 400 milliards, mais restait tout de même immense.
Les conséquences de ce phénomène ont été désastreuses. Les grandes banques, comme AIG, avaient vendu des centaines de milliards de dollars de CDS sans avoir les moyens financiers de couvrir ces contrats en cas de crise. Lorsque la crise financière a éclaté, la chute de plusieurs institutions, qui avaient sur-engagé leurs bilans avec ces produits, a failli entraîner une crise systémique mondiale.
Depuis 2008, les autorités de régulation, notamment aux États-Unis et en Europe, ont multiplié les appels à plus de contrôle sur les CDS. Une des réponses à ces risques a été la création de chambres de compensation. Ces chambres agissent comme intermédiaires et garantissent la bonne exécution des transactions même en cas de faillite de l’une des parties. Elles ont pour mission de centraliser les échanges, de réduire le risque de contrepartie et de renforcer la transparence du marché.
Des acteurs comme le CME Group ou ICE Trust ont pris les devants pour créer de telles chambres. En standardisant les contrats CDS, ils permettent de mieux suivre les transactions et d’éviter de nouveaux écarts comme ceux observés en 2008. Cependant, malgré les efforts des régulateurs, ce marché reste complexe à surveiller, en raison de la multiplication des acteurs et de la nature même des produits dérivés.
Les CDS ne sont pas sans risque, loin de là. Le principal danger reste le risque de contrepartie : si un acteur majeur du marché fait faillite, cela peut avoir des effets dévastateurs en chaîne. En 2008, la chute de Lehman Brothers, un des acteurs les plus importants du marché des CDS, aurait pu créer un véritable cataclysme, mais la situation a été relativement bien gérée grâce à des accords bilatéraux et des procédures d’urgence. Néanmoins, ce type de produit financier continue de poser des risques importants, notamment lorsqu’il est utilisé à des fins purement spéculatives.
Les CDS ont montré leur potentiel destructeur, mais aussi leur utilité en tant qu’outil de gestion du risque. Encore une fois, bien utilisés, ils permettent aux institutions de se protéger contre des défauts de paiement mais mal employés, ils peuvent déstabiliser l’ensemble du système financier.
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