L’assurance emprunteur, ce n’est pas une obligation légale, mais dans les faits, aucun crédit immobilier ne vous sera accordé sans. Derrière cette exigence des banques se cache un produit complexe, souvent opaque, dont le coût et les garanties méritent d’être passés au crible.
L’assurance emprunteur sert à garantir à la banque qu’en cas d’aléa majeur — décès, invalidité, incapacité ou perte d’emploi — vous ne laisserez pas votre crédit en suspens. En clair, elle prend le relais pour rembourser tout ou partie des mensualités ou du capital restant dû.
Les risques couverts varient selon les contrats, mais les garanties les plus fréquentes sont les suivantes :
Autrement dit, l’assurance emprunteur agit comme une ceinture de sécurité… pour la banque. Pas pour vous.
Avant de vous assurer, la compagnie d’assurance exigera un questionnaire de santé ou, dans certains cas, une déclaration d’état de santé simplifiée. Selon vos réponses, elle peut :
Aucune information médicale ne peut vous être demandée si vous remplissez 2 conditions cumulatives :
Mais attention : cette disposition ne concerne pas les mutuelles relevant du code de la mutualité, qui peuvent continuer à exiger des données médicales.
Non, en droit, l’assurance emprunteur n’est pas obligatoire. Mais dans la pratique, elle est quasiment imposée pour tout crédit immobilier. Sans elle, vous n’aurez ni accord de principe, ni déblocage des fonds.
Pour un crédit à la consommation, les exigences sont moindres. Mais dès qu’il s’agit d’un crédit immobilier, c’est une autre histoire :
Le coût de ces garanties obligatoires entre dans le TAEG, ce qui vous permet au moins d’avoir une base de comparaison entre plusieurs offres.
Chaque contrat peut comporter tout ou partie des garanties suivantes :
Les banques publient souvent sur leur site les exigences minimales en matière de garanties. Allez y jeter un œil avant de souscrire : cela vous évitera de payer pour une couverture que votre banque n’accepte même pas.
La garantie décès est systématiquement présente, mais elle cesse au-delà d’un âge limite, souvent fixé entre 65 et 75 ans selon les contrats. En cas de décès, l’assureur rembourse à la banque le capital restant dû, toutes causes confondues sauf exclusions.
Depuis la loi, même le suicide est couvert, mais seulement à partir de la deuxième année du contrat. Pour l’achat d’une résidence principale, cette couverture débute dès la première année dans la limite d’un montant de 120 000 €.
La perte totale et irréversible d’autonomie (PTIA) concerne les cas les plus graves. Pour activer cette garantie, trois conditions doivent être réunies :
Même si vous touchez une pension d’invalidité de 3e catégorie, cela ne suffira pas toujours à déclencher l’indemnisation. Il faut impérativement lire les clauses spécifiques de votre contrat.
Après consolidation de votre état de santé, deux cas peuvent se présenter :
Le taux est évalué par un barème médical propre à l’assureur, croisant l’incapacité fonctionnelle et l’incapacité professionnelle. En cas de désaccord, une expertise judiciaire peut être sollicitée.
La garantie ITT intervient en cas d’arrêt de travail temporaire. Selon les clauses du contrat, elle peut couvrir :
Si vous reprenez partiellement le travail, les indemnisations cessent, sauf si le contrat prévoit explicitement une prise en charge dans le cadre d’un mi-temps thérapeutique.
Certaines assurances prévoient que la garantie ITT s’applique même si vous êtes inactif, dès lors que vous êtes empêché d’exercer toute activité, même non professionnelle.
Mais attention : en cas de changement d’assurance, votre banque peut exiger que la couverture ITT soit maintenue, même si vous n’avez plus de revenu d’activité. Vous devrez alors prouver que vos revenus fixes (retraite, rentes) suffisent à couvrir vos mensualités.
En cas de litige, vous pouvez saisir le médiateur de votre établissement prêteur. Les coordonnées figurent obligatoirement sur son site internet.
Cette garantie ne fonctionne que si vous êtes licencié et éligible à l’indemnisation chômage par France Travail. Les conditions d’indemnisation varient fortement d’un contrat à l’autre.
Trois éléments limitent son efficacité :
Autant dire qu’il est courant de cotiser pour rien.
Ne vous fiez pas uniquement au tarif. Voici ce qu’il faut impérativement examiner :
2 modes de calcul des cotisations existent :
Un contrat peut donc paraître plus cher à première vue mais être bien plus rentable si vous remboursez votre prêt par anticipation.
Depuis la réforme de l’assurance emprunteur, l’assureur est tenu de vous communiquer :
Comparez ces deux montants sur la base de la durée effective de votre prêt, pas seulement sur la durée théorique.
Conclusion : Ne signez jamais un contrat d’assurance emprunteur les yeux fermés. Ce produit est technique, souvent peu lisible, et les banques en jouent. Comparez, négociez, et surtout, lisez les conditions générales ligne par ligne. Car en cas de pépin, seule votre capacité à comprendre les garanties souscrites fera la différence.
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