L’INSEE a publié son habituelle note de conjoncture (à consulter à la fin de cet article) avec une partie très intéressante sur l’épargne des Français.
On entend, on lit que l’épargne est importante en France mais en regardant de près les données, on s’aperçoit que c’est l’épargne des personnes âgées, énorme, qui crée cette spécificité.
Voici 5 points clés à connaître sur l’étude de l’Insee publiée en juin 2025 sur l’épargne et la consommation des ménages :
Début 2025, un peu plus de quatre ménages sur dix déclarent mettre de l’argent de côté, soit environ six points de plus qu’avant la crise sanitaire. Cette progression est particulièrement marquée chez les ménages les plus aisés et les plus âgés. En parallèle, sept ménages sur dix déclarent limiter leur consommation, une pratique plus fréquente chez les plus jeunes et les ménages modestes. En mars 2025, dans le cadre de l’enquête mensuelle Camme, l’Insee a interrogé 2 000 ménages sur leurs motivations d’épargne et de limitation de la consommation.
La proportion des ménages déclarant épargner atteint 43 % en mai 2025, contre une moyenne de 37 % sur la période 2014-2019. Cette hausse s’accompagne d’une baisse de ceux déclarant boucler juste leur budget, tandis que la part de ceux qui s’endettent ou tirent sur leurs réserves reste stable à 25 %. Structurellement, les comportements d’épargne sont plus fréquents chez les plus aisés : environ 60 % du quart des ménages les plus riches déclarent épargner, contre moins de 20 % parmi les plus modestes. Depuis 2019, la hausse est de +7 points chez les plus riches contre +2 points chez les moins aisés.
La progression est également notable chez les plus de 64 ans, dont la part d’épargnants atteint désormais 40 %, contre une moyenne de 32 % avant-crise. Chez les moins de 35 ans et les 35-64 ans, la part d’épargnants est revenue à un niveau proche de celui de 2014-2019.
En mars 2025, plus de la moitié des épargnants mettent de l’argent de côté pour se protéger en cas de coup dur. Un cinquième le fait en vue d’un achat important (immobilier ou non), tandis que 15 % évoquent la transmission ou l’assistance à des proches. La constitution d’un capital pour la retraite ou un changement professionnel est le motif prioritaire pour 12 % des épargnants. L’investissement dans des placements rentables ne constitue le principal motif que pour 2 % des ménages.
Le motif de précaution est le plus fréquemment cité, surtout chez les plus modestes et les plus âgés. Près de 70 % des épargnants modestes mettent de côté en cas de coup dur, contre 37 % parmi les 25 % les plus aisés. Ces derniers épargnent plus souvent pour acheter un bien immobilier (11 %) ou en vue de la retraite ou d’un changement professionnel (17 %). Transmettre à des proches est une motivation principale pour plus de 10 % des épargnants, quel que soit leur niveau de vie, avec une fréquence maximale chez les plus aisés (22 %).
La répartition des épargnants selon l’âge est relativement homogène : environ la moitié a entre 35 et 64 ans, un tiers a plus de 64 ans et un peu moins de 20 % a moins de 35 ans. Toutefois, les motivations diffèrent : les plus âgés épargnent surtout par précaution (56 %) ou pour la transmission (28 %). Les plus jeunes privilégient les projets d’achat (25 % pour l’immobilier, 16 % pour d’autres achats), tandis que la retraite ou la transmission sont très peu citées.
Côté consommation, environ 70 % des ménages déclarent chercher à la limiter. Dans la majorité des cas, cette limitation est motivée par une contrainte budgétaire (37 %), devant le souhait d’épargner (17 %) ou de préserver l’environnement (13 %). Cette pratique est très répandue chez les plus modestes (82 %), mais concerne aussi 65 % des plus aisés. Parmi les ménages du premier quartile de niveau de vie, 56 % limitent leur consommation pour boucler leur budget, contre seulement 17 % des plus riches.
Chez les plus jeunes, près de 90 % déclarent limiter leur consommation, contre 58 % des plus de 64 ans. La motivation environnementale est plus fréquente chez les jeunes, les ménages urbains et les plus aisés (23 % dans le dernier quartile de revenu). Les plus de 64 ans sont les moins nombreux à déclarer limiter leur consommation pour épargner (10 %), tandis que cette motivation est citée par 26 % des moins de 35 ans.
Parmi les épargnants, la proportion de ceux qui ne limitent pas leur consommation est plus élevée que dans l’ensemble de la population (36 % contre 26 %). 16 % des ménages mettent de l’argent de côté sans limiter leur consommation, principalement des ménages aisés ou âgés. À l’inverse, 46 % limitent leur consommation sans épargner, surtout parmi les plus modestes. 11 % ne limitent pas leur consommation et ne mettent pas non plus d’argent de côté, groupe un peu plus âgé que la moyenne. Enfin, 27 % des ménages limitent leur consommation tout en mettant de l’argent de côté.
En 2024, le taux d’épargne a de nouveau augmenté en France et s’élève à 18,5 % au quatrième trimestre, soit 1,2 point de plus qu’en 2023. Cette hausse résulte notamment d’une progression des revenus des retraités et d’une consommation qui n’a pas suivi. Les données bancaires issues d’un échantillon de 180 000 clients de La Banque Postale montrent que les personnes âgées de 65 ans ou plus ont contribué à environ deux tiers de cette hausse.
Cette progression provient des revalorisations des pensions, qui ont répercuté l’inflation de 2023 : +5,3 % au 1er janvier 2024 pour les pensions de base, +4,9 % au 1er novembre 2023 pour les retraites complémentaires. Les prestations sociales en espèces ont augmenté de 6,7 % en 2024. Toutefois, la consommation des retraités n’a pas augmenté dans les mêmes proportions. Depuis fin 2022, leur consommation croît nettement moins vite que leur revenu.
La hausse de l’épargne est la plus marquée chez les retraités modestes, en raison d’une part plus élevée des pensions dans leurs revenus, et de la revalorisation du minimum contributif décidée dans la réforme des retraites de 2023. En parallèle, les non retraités ont aussi vu leurs revenus progresser avec les revalorisations salariales liées à l’inflation, mais leur consommation a mieux suivi l’évolution de leurs revenus.
Et voici l’étude complète de l’INSEE:
Ouvrir un compte bancaire en ligne est devenu une formalité courante, mais les banques –…
Lors d’un divorce, d’une séparation ou d’un héritage, la question de la propriété d’un bien…
Le spoofing bancaire fait de plus en plus de victimes en France. Derrière ce terme…