À partir de 2026, les propriétaires de chambres d’hôtes et de meublés de tourisme non classés vont voir leur régime fiscal profondément remanié. Fini les avantages du micro-régime : place à une comptabilité commerciale complète et à des obligations bien plus lourdes.
Jusqu’à présent, le régime micro-BIC offrait une fiscalité allégée et une gestion simplifiée. Il suffisait de ne pas dépasser certains plafonds de chiffre d’affaires pour bénéficier d’un abattement forfaitaire et d’une déclaration minimale. Mais le Bulletin officiel de la Sécurité sociale (BOSS) du 4 septembre 2025 a tranché : dès 2026, les seuils changent et l’accès à ces régimes simplifiés sera beaucoup plus restreint.
Concrètement, les propriétaires de chambres d’hôtes qui réalisent plus de 77 700 € de chiffre d’affaires par an perdront l’accès au régime micro-fiscal et au régime micro-social. En clair, à partir de ce seuil, il faudra adopter une comptabilité d’entreprise classique, avec tenue de livres, déclaration détaillée, et paiement des cotisations calculées sur le bénéfice réel.
Pour les meublés de tourisme non classés, la situation est encore plus sévère : le plafond du micro-régime chute à 15 000 € de chiffre d’affaires. Cela signifie que la quasi-totalité des propriétaires devront basculer vers une fiscalité « au réel », beaucoup plus exigeante.
Les revenus perçus en 2025 restent soumis aux anciens seuils : 77 700 € pour les meublés non classés et 188 700 € pour les chambres d’hôtes. Autrement dit, les loueurs pourront encore bénéficier cette année-là du régime micro-social et micro-fiscal, selon leur situation.
Mais à compter de 2026, les règles changent radicalement :
Les revenus inférieurs ou égaux à 23 000 €, quant à eux, ne seront plus considérés comme issus d’une activité professionnelle : ils seront taxés comme des revenus du patrimoine, soumis aux prélèvements sociaux classiques (17,2 %).
Pour de nombreux loueurs, ce changement implique une véritable bascule administrative. Il faudra passer d’une simple déclaration à une comptabilité commerciale complète : tenue d’un livre journal, d’un grand livre, conservation des justificatifs, et parfois recours à un expert-comptable.
Les déclarations sociales devront également être ajustées. Les loueurs concernés devront s’immatriculer auprès du régime des indépendants, payer des cotisations sociales calculées sur le bénéfice net, et déclarer leurs revenus via un formulaire professionnel (et non plus dans la simple case « revenus fonciers »).
Cette évolution va donc alourdir la gestion quotidienne, augmenter les coûts (honoraires comptables, contributions sociales), et exiger un suivi beaucoup plus rigoureux.
Le gouvernement justifie ce changement par la volonté d’aligner la fiscalité des locations saisonnières sur celle des autres activités économiques. L’objectif affiché est de réduire les abus, notamment dans les zones touristiques où certaines locations déguisées en activité occasionnelle fonctionnent en réalité comme de véritables entreprises.
Mais pour beaucoup de propriétaires, cette réforme ressemble à une hausse déguisée d’impôts et à une complexification administrative inutile. Les petits loueurs, souvent des particuliers cherchant à rentabiliser une partie de leur logement, risquent d’être les plus pénalisés.
Les propriétaires doivent dès à présent anticiper :
Les plateformes de location type Airbnb, Booking ou Abritel risquent aussi d’être concernées indirectement, car les loueurs pourraient réduire leur offre ou augmenter les prix pour compenser la perte d’avantages fiscaux.
En bref, à compter du 1er janvier 2026, les chambres d’hôtes et les meublés de tourisme non classés perdront pour la plupart le bénéfice des régimes micro-fiscaux et micro-sociaux. Cette réforme marque la fin d’une ère de simplification administrative, remplacée par une logique de professionnalisation forcée.
Ce durcissement fiscal, s’il vise à encadrer davantage la location saisonnière, risque surtout d’affaiblir la rentabilité des petits propriétaires et d’alourdir les démarches pour tous.
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