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Crédit d’impôt immédiat : comment payer vos services à domicile deux fois moins cher

Faire appel à des services à la personne n’est souvent pas un luxe. Pourtant, la réalité budgétaire pousse trop souvent les ménages à renoncer à de l’aide à domicile ou à basculer dans le travail non déclaré. Pour y remédier, on peut désormais déduire directement le crédit d’impôt de la facture, sans attendre un an. Voici comment ça fonctionne.

Un crédit d’impôt qui couvre 50 % des dépenses, mais longtemps après

Le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile ou le recours à un prestataire couvre 50 % des sommes engagées, dans la limite de plafonds définis. Jusqu’en 2021, il fallait pourtant avancer la totalité des frais, attendre l’année suivante pour les déclarer, puis encore plusieurs mois pour voir l’administration fiscale rembourser la moitié des dépenses.

Concrètement, si vous commenciez à faire appel à une femme de ménage en mai 2025, vous n’auriez vu la couleur du crédit d’impôt qu’à l’été 2026, après avoir déposé votre déclaration de revenus. En attendant, vous auriez avancé l’intégralité des sommes. Ce délai dissuadait de nombreux foyers, notamment les moins favorisés.

L’avance immédiate supprime le décalage de trésorerie

Depuis janvier 2022, un dispositif d’« avance immédiate » permet d’appliquer le crédit d’impôt dès le paiement. Résultat : vous ne payez que 50 % du coût du service. L’autre moitié est versée directement par l’Urssaf au prestataire. Ce système, optionnel mais gratuit, améliore considérablement l’accessibilité financière aux services à la personne.

L’Urssaf joue ici le rôle d’intermédiaire : elle valide votre éligibilité, gère la compensation financière avec le prestataire, et communique avec le fisc pour neutraliser le crédit déjà versé au moment du calcul de l’impôt.

Qui peut bénéficier de l’avance immédiate ?

3 types de situations sont concernées :

  • Vous passez par un prestataire ou une association agréée qui gère l’avance immédiate : vous ne réglez que la moitié du montant.
  • Vous employez un salarié en direct (via le Cesu) : vous payez uniquement la moitié du salaire net et des cotisations sociales, l’Urssaf prenant en charge l’autre moitié.
  • Vous faites appel à un mandataire qui gère l’administratif à votre place : la structure habilitée s’occupe de tout auprès de l’Urssaf.

Il faut dans tous les cas :

  • résider fiscalement en France ;
  • être à jour de ses obligations déclaratives ;
  • ne pas percevoir d’aides incompatibles (comme l’APA ou la PCH) ;
  • valider la création de son compte particulier.urssaf.fr depuis le lien transmis.

Quelles prestations sont éligibles ?

L’avance immédiate couvre de nombreuses prestations : ménage, repassage, jardinage, petits travaux de bricolage (moins de 2 heures), garde d’enfants de plus de 6 ans, aide informatique, soutien scolaire, livraison de repas ou de courses, assistance administrative… Certaines prestations restent exclues pour le moment, notamment :

  • la garde d’enfants de moins de 6 ans (prévue pour 2026) ;
  • les services financés par l’APA ou la PCH (attendus en 2027) ;
  • les prestations réglées en Cesu préfinancés.

Quels sont les plafonds applicables ?

Le montant maximal du crédit d’impôt est de 6 000 € par an, ce qui correspond à 12 000 € de dépenses. Ce plafond peut être augmenté :

  • jusqu’à 10 000 € (soit 20 000 € de dépenses) si un membre du foyer est handicapé ou invalide ;
  • jusqu’à 15 000 €, voire 18 000 € la première année d’emploi direct d’un salarié ;
  • de 1 500 € par enfant ou personne âgée à charge, dans la limite de 15 000 €.

Des sous-plafonds s’appliquent à certaines prestations : 5 000 € pour le jardinage, 500 € pour le bricolage, 3 000 € pour l’assistance informatique.

Une fois les plafonds atteints, les services redeviennent intégralement payants, sans prise en charge par l’Urssaf.

Quelle est la procédure à suivre ?

Si vous employez directement un salarié, il faut :

  1. le déclarer sur le site cesu.urssaf.fr ;
  2. activer l’option Cesu+ avec son accord ;
  3. autoriser l’Urssaf à gérer le versement du salaire net et le prélèvement de votre reste à charge.

Si vous faites appel à un prestataire ou un mandataire :

  1. vérifiez qu’il est habilité à proposer l’avance immédiate ;
  2. autorisez la création d’un compte Urssaf à votre nom ;
  3. validez les factures chaque mois sur votre espace particulier.urssaf.fr.

Certaines structures vous permettent de tout faire en ligne. Pour les microentrepreneurs, le raccordement passe généralement par une coopérative agréée, ce qui peut entraîner une hausse de leurs tarifs.

Quelles précautions au moment de la déclaration de revenus ?

Même si vous bénéficiez de l’avance immédiate, vous devez toujours déclarer l’ensemble des dépenses en case 7DB de votre déclaration. Les montants transmis par l’Urssaf sont préremplis, mais il faut vérifier et ventiler les sommes par type de prestation (cases BDA à BEA sur le formulaire 2042 RICI).

L’administration déduit ensuite le crédit d’impôt total, retranche l’avance déjà versée, et ajuste l’acompte de 60 % généralement perçu en janvier.

Ce système est-il pérenne ?

En 2023, seuls 18 % des particuliers employeurs ont activé l’avance immédiate, contre 589 000 clients pour les prestataires habilités. Mais cette proportion augmente régulièrement. Des critiques subsistent néanmoins, notamment sur la complexité du système pour les personnes âgées ou peu à l’aise avec l’informatique.

Autre réserve : la soutenabilité budgétaire. Le gouvernement pourrait restreindre le champ du dispositif dans les années à venir, en le recentrant sur les services essentiels (aide à la personne, garde d’enfants) ou sur les publics prioritaires (parents isolés, personnes âgées dépendantes).

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