Une fois n’est pas coutume, nous allons parler un peu de finance d’entreprise et non de particuliers mais bon nombre de nos lecteurs ont aussi une entreprise..
Avec la fin de l’année, et spécialement en 2025 (Peut-être car les entreprises ont serré les budgets pendant toute l’année et lâchent avant la fin pour garder les mêmes budgets ensuite -un budget non utilisé est un budget souvent .. perdu ..), les clients entreprises demandent à leurs fournisseurs de facturer AVANT la fin de l’année, et d’encaisser, des ventes de produits ou services qui ne seront réalisées qu’en 2026.
C’est sympa mais souvent ça augmente le CA ou le bénéfice donc ça provoque + d’impôts, que le client ne va pas payer…
Comment faire ?
Hé bien la comptabilité a prévu ceci avec les produits constatés d’avance (PCA) Comment ça marche ?
Un produit constaté d’avance correspond à une somme déjà facturée ou encaissée alors que la prestation ou la livraison n’est pas encore réalisée à la date de clôture. L’objectif est simple : empêcher une entreprise d’afficher un chiffre d’affaires et une marge qui ne correspondent pas à la réalité économique de l’exercice.
Un produit constaté d’avance apparaît dès qu’un client a été facturé avant que l’entreprise n’ait rempli sa part du contrat. Cela concerne aussi bien une marchandise non livrée qu’un service dont l’exécution s’étale dans le temps.
Concrètement, le plan comptable général impose de neutraliser la part du produit qui ne correspond pas à une prestation déjà réalisée à la clôture. Cette mécanique évite d’anticiper artificiellement des résultats qui relèvent de l’exercice suivant.
Sans produit constaté d’avance, le résultat comptable est surévalué. La marge est reconnue trop tôt, ce qui peut fausser l’analyse financière, la fiscalité et parfois même la distribution de dividendes.
Cette régularisation est généralement effectuée lors de l’établissement du bilan annuel, mais aussi lors de situations intermédiaires, par exemple pour un arrêté semestriel ou dans le cadre d’une cession d’entreprise.
Le montant du produit constaté d’avance correspond uniquement à la part du chiffre d’affaires liée à la prestation restant à réaliser ou à la marchandise non livrée. L’évaluation se fait hors taxes.
Dans les faits, cela suppose souvent un calcul au prorata du temps ou de l’avancement réel de la prestation. Toute approximation excessive peut être contestée en cas de contrôle.
Lorsque le produit concerne une vente de marchandises non livrées à la clôture, l’écriture consiste à débiter le compte 707 « ventes de marchandises » et à créditer le compte 487 « produits constatés d’avance ».
Pour une prestation de services non achevée, le principe est identique mais le compte débité est le 706 « prestations de services », toujours avec une contrepartie au compte 487.
Ces écritures ont pour effet d’annuler temporairement le chiffre d’affaires reconnu trop tôt.
Au début de l’exercice suivant, l’écriture doit être contrepassée à l’identique mais en sens inverse. Cette extourne permet de rattacher la marge à la bonne période, une fois la prestation effectivement réalisée.
Oublier cette étape est une erreur classique qui entraîne un décalage durable du chiffre d’affaires et complique inutilement les rapprochements comptables.
Une entreprise clôture ses comptes au 31 décembre. Elle facture le 1er juillet une prestation de services de 10 000 euros hors taxes, exécutée de manière linéaire sur douze mois.
À la clôture, seule la moitié de la prestation est réalisée. Il faut donc constater un produit constaté d’avance de 5 000 euros. L’entreprise débite le compte 706 et crédite le compte 487 pour ce montant. Au 1er janvier suivant, l’écriture est extournée afin que les 5 000 euros restants soient reconnus sur le nouvel exercice.
Les produits constatés d’avance figurent au passif du bilan, dans la catégorie des comptes de régularisation. Ils sont positionnés parmi les autres dettes, ce qui peut surprendre mais reflète bien une obligation vis-à-vis du client : l’entreprise a encaissé ou facturé sans avoir encore livré la contrepartie.
Le code de commerce impose une information en annexe lorsque le montant des comptes de régularisation est significatif. En pratique, cette mention reste rare pour les produits constatés d’avance, sauf en cas de facturation anticipée importante ou d’événement exceptionnel.
Ignorer cette obligation peut sembler anodin, mais elle devient problématique si les montants sont élevés et que l’administration estime que l’information financière manque de transparence.
Les produits constatés d’avance ne sont pas une option ni un simple ajustement de confort. Ils conditionnent la fiabilité du résultat, la lecture du bilan et parfois même la crédibilité de l’entreprise auprès de ses partenaires financiers.
Mal gérés, ils exposent à des corrections lors d’un contrôle fiscal ou à des incompréhensions avec un banquier ou un investisseur. Bien appliqués, ils garantissent une comptabilité cohérente, fidèle à l’activité réelle et défendable sans difficulté.
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